Massacre de Penguérec : lumière sur les deux parachutistes.

Divers

Publié le lundi 20 septembre 2021

 

Chaque 7 août, la commune de Gouesnou et ses habitants rendent hommage aux 42 victimes de Penguérec. Cette année, à l’occasion de cette 77e commémoration, un lutrin en l’honneur des deux parachutistes français morts au combat, peu avant les civils, a été inauguré près de la fontaine.

 

Ils s’appelaient Lucien Rotenstein (né le 18 juillet 1910 à Paris – mort au combat le 7 août 1944 à Gouesnou) et Georges Roger (Né le 13 mars 1921 à Le-Breuil-en-Auge – mort au combat le 7 août 1944 à Gouesnou). Le 5 août 1944, ces parachutistes du 3e SAS de la France Libre sautent sur le Nord-Finistère le 5 août 1944, dans le cadre de la mission Derry, afin de désaxer l’armée allemande postée dans ce secteur et ouvrir la voie aux Américains. D’abord en planque dans une ferme à Bourg Blanc, ils apprennent,, le 7 août 1944, la présence d’Allemands dans le clocher de l’église de Gouesnou. Ils vont indirectement déclencher le massacre, mais ce n’est en rien leur faute, précise Dimitri Poupon, qui consacre une thèse sur le massacre de Penguérec. Et Gildas Priol, président de l’association Brest 44 et animateur du site internet « Mémoire des résistant(e)s et et FFI du Pays de Brest » (www.resistance-brest.net) de renchérir : Ils ont fait leur métier. Ces SAS ont connu un entraînement très intense et une attente très longue, qui se soldait souvent par une mort violente dans l’exercice de leurs fonctions. Les soldats allemands postés à Gouesnou ont, eux, commis une attaque injustifiée contre 42 malheureux civils… Un crime de guerre.

 

Un hommage écrit près de la stèle

Lucien Rotenstein et George Roger ont ainsi tenté d’attaquer le clocher de la ville. Comme les Américains étaient au sud de Plabennec, à trois kilomètres du bourg, il se sont dits qu’une attaque allait pouvoir permettre aux Américains de rentrer rapidement, poursuit Dimitri Poupon. Sauf que l’attaque se passe mal : les Allemands ripostent et les Français vont devoir se replier près de la fontaine Saint-Gouesnou, là où se trouvent la stèle et désormais le lutrin qui leur est dédié.

 

Cet hommage pérenne, fruit d’un travail de recherche et d’une rédaction effectués par Dimitri Poupon et Gildas Priol, a donc été inauguré à l’occasion de la traditionnelle cérémonie annuelle, cet été. Des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la stèle par le maire, Stéphane Roudaut, et les associations de mémoire et d’anciens combattants. Après une procession, une autre cérémonie s’est déroulée à Penguérec, où Marc Privé, du Souvenir Français, et le Maire ont solennellement prononcé le nom des 42 victimes de Penguérec, qu’un œillet blanc amené par un enfant de la commune est venu matérialiser au pied du monument. Une centaine de personnes était présente à cette occasion, dont les descendants des victimes, et des « survivants » de ce douloureux moment de l’Histoire bretonne, dont l’ancien élu, Michel Phelep, rescapé d’une des familles fusillées. Tous ont salué le travail rigoureux et respectueux de ces passeurs de mémoire.

 

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