En Bretagne, entre le 17e et le 19e siècle, on trouve trois sortes de moulins : les moulins à vent, les moulins à marée et les moulins à eau installés sur des cours d’eau.

Culture et Loisirs

Publié le mardi 19 juillet 2022

À Gouesnou, seuls ces derniers types de moulins étaient présents. Il a pu s’en trouver jusqu’à six : le moulin de Kergroas, le moulin Vieux, le moulin Neuf*, le moulin du Vieux- Bourg**, le moulin de Mesléan et le moulin de Keralleunoc, encore appelé moulin du Bois. Tous ces moulins étaient la propriété des familles nobles de la commune ou de  l’évêché. Leur activité était une source importante de revenu et une occasion supplémentaire de taxer la population. Les services techniques de la commune ont profité de la morte-saison pour mettre à jour ce qu’il reste du moulin de Keralleunoc, ou plus exactement le pont qui jouxtait le moulin. Et ceux d’entre nous, qui ne regardent pas que leurs pieds  quand ils marchent, ont pu découvrir ce joli petit pont, tout de pierres de taille, qui franchit la Penfeld. Côté est, vous remarquerez ces deux pierres longues de granit entaillées d’une rainure. C’est là que la lourde pièce de bois qui fermait le bief venait se loger. C’est à cet endroit que le meunier régulait l’admission d’eau nécessaire au bon fonctionnement de la roue à aubes qui se trouvait côté ouest, sur le corps du moulin lui-même. De ce moulin nous n’avons ni gravure ni photo. Seule une carte d‘état-major de 1919 atteste encore de  son passé en représentant sa retenue d’eau principale (bief) et ces deux biefs secondaires. Le premier se trouvait à Penety, en amont du ponceau de pierre où se trouve la  pancarte « La Penfeld », le deuxième 300m plus loin sur la gauche en allant vers Guipavas. Le petit ponceau qui enjambait la route est toujours là. Si vous avez des bottes, vous le verrez en descendant au bord de la petite retenue d’eau. L’intérêt de ces biefs secondaires était de garantir le fonctionnement du moulin même en période sèche, grâce à ces  réserves d’eau et donc d’énergie. Si le printemps veut bien se montrer nous vous encourageons à aller voir ces témoins du passé et regarder avec quels soins ces petits édifices étaient bâtis. La preuve… c’est qu’ils demeurent encore.

 

* Dit aussi moulin l’évêque. On suppose qu’il a appartenu à l’évêché du Léon avant d’être vendu ou échangé à la seigneurie de Mesléan.
** Ce moulin sera remplacé par la Tannerie de l’enclos.

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