Alors que le contexte économique leur est défavorable, la Ville de Gouesnou est soucieuse de valoriser les produits, services et prestations des commerces locaux en activité pendant le confinement.

Économie

Publié le dimanche 3 mai 2020

 

Maryse Caduc et Éloïse Caduc

Maryse Caduc et Éloïse Caduc

Aujourd’hui, zoom sur le restaurant ouvrier La Finette, qui repart ce lundi 4 mai.

Pour qui travaille sur un chantier à Gouesnou, La Finette est une valeur sûre quand vient l’heure d’aller se restaurer. Seulement, le restaurant ouvrier s’est pris de plein fouet l’injonction de fermeture des bars et restaurants formulée par le Premier ministre, Édouard Philippe, le 14 mars au soir. Il lui a fallu un mois et demi pour se décider à rouvrir ses portes, ce lundi 4 mai.

Dans l’intervalle, la seule activité rémunératrice a été la vente de crêpes au supermarché U Express. Mais entre les prélèvements, l’Urssaf, le loyer, la cuve de gaz, une trésorerie « pas énorme » et le « ras-le-bol » de rester à la maison, Maryse Caduc et sa belle-fille Éloïse n’avaient plus le choix.

Elles mettent en place une vente à emporter de plateaux repas, pour lesquels il faut réserver la veille. « On redémarre la machine, mais au ralenti. On ne sait pas si les entreprises ont des chantiers », doute Maryse Caduc. La patronne n’est pas dupe : « On sait que le retour à la normale ne va pas se faire en cinq minutes ». Même quand les restaurants pourront rouvrir leurs salles au public.

« Il faut rester humain »

Les deux femmes ont beau dépeindre une situation « anxiogène », elles ont un motif de réjouissance : elles vont revoir quelques têtes connues. « La clientèle ouvrière est différente de la clientèle classique. On a des rapports plus familiaux, on crée des liens. C’était un peu lourd de ne plus avoir de contact », éclaire Éloïse Caduc, qui officie en cuisine.

Il va maintenant falloir répondre au défi de l’approvisionnement. « Que va-t-on pouvoir acheter ? Pour combien de personnes ? Et à quel prix ? On veut rester dans des tarifs raisonnables, mais on ne peut pas vendre à perte », expose la patronne. Elle a investi dans une vitrine réfrigérée, reçue le jeudi 12 mars… soit deux jours avant la fermeture. Et il faut rembourser.

La Finette ne répercute pas sa situation financière sur le prix de ses plateaux à emporter. Ils sont proposés à 10 €, et il sera possible de livrer les plateaux « si ce n’est pas trop loin », précise Maryse Caduc. Une solution hydroalcoolique a été disposée à l’entrée. Et bonne nouvelle : il sera possible d’utiliser les toilettes, plus commodes que les cabines de chantier… « Il faut rester un peu humain ». Cette humanité qui manquait aux deux restauratrices depuis plus d’un mois et demi.

Pratique

La Finette, au 44, rue du Bois. Plateaux à emporter du lundi au vendredi, de 11 h à 13 h 30, sur réservation la veille (et le vendredi pour le lundi). Contact : tél. 06 82 23 96 02 ou 02 98 07 86 68. Tarifs : entrée + plat + fromage + dessert et une boisson, 10 €. Idéalement, prévoir des couverts.

Partager cette page sur :