Bienvenue symbolique

Divers

Publié le vendredi 1 octobre 2021

 

Elle est installée en France depuis 30 ans, lui est arrivé en 2013. Ce qui rapproche ces deux habitants de la commune ? Ils viennent d’obtenir leur nationalité française presque en même temps, et les papiers qui vont avec. Portraits croisés de Shirley et Abdourahim, deux néo-Gouesnousiens aux parcours de vie totalement différents.

 

Alors là, c’est sûr : Adbourahim et moi, on ne peut effectivement pas avoir des parcours plus différents !, s’exclame Shirley Houssais dans un éclat de rire. Shirley, 60 printemps, est Anglaise -de Chester- (« et en partie Irlandaise »), mais réside en France depuis maintenant 30 ans avec son mari, Benoît. J’étais à l’époque infirmière quand on s’est rencontrés, raconte Shirley. Lui travaillait déjà dans l’hôtellerie. On s’est connus en Australie, où l’on a passé un an ; puis on a continué de voyager ensemble, toujours en travaillant.
Six ans de voyage et quelques tours du monde plus tard, le couple globe-trotter a ressenti le besoin de se poser ; on est revenus en Angleterre, puis on s’est dit : pourquoi pas repartir en France et fonder une famille ?

 

Gouesnousiens depuis 30 ans
Benoît ayant trouvé un poste de direction de l’hôtel Center, en 1992, à Brest (il est aujourd’hui à la gérance de l’Océania), les deux tourtereaux finissent par s’installer à Gouesnou, et auront deux enfants. Joseph a 26 ans et travaille dans la finance entre Paris et Los Angeles, raconte Shirley. Et Anna, 24 ans, a choisi de faire chauffeur routier international. Alors, 30 ans plus tard, pourquoi avoir finalement fait cette demande de naturalisation ? J’avais déjà entamé cette démarche quand le Brexit a été voté, glisse-t-elle. Je pensais naïvement être tranquille parce que j’étais Européenne… Mais au vu de la situation, j’ai bien été obligée de prendre les devants ! On a anticipé il y a deux ans, ajoute son époux. C’est avant tout pour pouvoir rendre visite à notre famille, mais aussi pour voyager – cela nous manque ! Et le couple de se rappeler leurs périples marquants, du Pérou à la Chine, en passant par le Moyen-Orient.

 

D’un bout du monde à l’autre
À leur côté, Abdourahim Diallo, 24 ans, écoute leurs récits. Mon histoire sera bien plus courte, glisse-t-il modestement. Je suis Guinéen d’origine, et j’ai pris un avion, en 2013, de
Conakry jusqu’ici pour faire des études – mes parents m’ont donné cette possibilité en m’aidant à les financer. Après avoir terminé son lycée à Dupuy-de-Lôme, à Brest, il s’est lancé dans un bac pro ASSP (Accompagnement, Soins et Services à la Personne), puis a suivi une formation d’aide-soignant avec la Croix-Rouge. Il obtient son diplôme en 2016 et est rapidement recruté au sein de Don Bosco, à Guilers, dans un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap. En parallèle, il décroche une licence d’histoire, à la faculté Ségalen, à Brest. Je vise un master Santé médico-social et parcours de santé (SMS) prochainement, pour être en mesure de prétendre à un poste de direction, ajoute t-il. Abdourahim, profite de deux semaines de congés en septembre pour revoir sa famille à Conakry. Il n’a pu repartir qu’une seule fois depuis son arrivée en France, alors la naturalisation était évidemment nécessaire : avant, j’avais un titre de séjour étudiants, mais quand on passe au statut de salarié, c’est différent.

 

Gouesnousiens de Coeur
Sa demande a été faite en 2018. C’est après nombre de galères administratives, au premier mai, cette année, qu’il a appris la bonne nouvelle par le Journal Officiel. Deux semaines plus tard, le ministère de l’Intérieur lui envoyait le courrier pour notifier cette décision. Ç’a été une super fête du Travail, et un vrai soulagement pour moi. Je suis ravi d’être
en France où l’on jouit de tellement de libertés, et dans le même temps, cela va me permettre de repartir plus facilement voir mes proches en Guinée-car c’est aussi important
de se retrouver. À partir de la rentrée, je vais être membre de la commission moyens généraux en tant qu’extra-municipal au sein du conseil municipal, précise-t-il. Par ailleurs, le jeune homme de 24 ans, très actif, participe également, comme il le peut, aux différents événements politiques, sociaux et culturels de la commune. Shirley, quant à elle, se tient à
l’écart de la politique, mais va très régulièrement à la messe, et assiste toujours au 11 novembre au monument aux morts de Gouesnou. J’avais également pour habitude de cuisiner de manière occasionnelle pour un centre d’hébergement pour sans-abris , ajoute-t-elle. Mais, c’était avant la pandémie…

 

« Unis dans le noeud de l’amitié »
C’est vrai que c’est dommage, glisse le maire, Stéphane Roudaut aux deux néo-Gouesnousiens. L’épidémie de coronavirus nous a aussi contraint à restreindre les rassemblements
en intérieur. On aurait aimé pouvoir organiser pour vous notre traditionnelle cérémonie dans cette salle, près du blason de la commune. Ce blason rouge et doré, porté par un
cheval d’argent et le lion léonard, écu de la famille de Saint-Gouesnou, coeur symbolique de la commune et de ses habitants, qui porte la plus belle des devises : « Unan e skoulm ar garantez » (« Unis dans le noeud de l’amitié »). Gouesnou est une terre d’accueil, conclut l’édile, qui évoque leur premier vote en tant que citoyens français, l’an prochain, pour les présidentielles. Nous avons ici cette faculté localement de se retrouver autour de valeurs, de convivialité, de partages et de discussions ; et nous sommes très fiers de vous voir intégrer notre communauté, conclu-t-il. Vos parcours et votre nouvelle expérience permettraient aussi de témoigner auprès des jeunes générations et mener une réflexion plus que jamais d’actualité : c’est quoi, être citoyen aujourd’hui ?

 

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