Voilà déjà une année que le clocher de l’église est paré de son échafaudage. Après la restauration des beffrois et des cloches, l’armure métallique sera désormais installée sur les façades nord et sud pour reprendre durant une nouvelle année les maçonneries de l’édifice.

Culture et Loisirs,  Tourisme,  Travaux

Publié le vendredi 18 décembre 2020

Henry Masson, conservateur de la DRAC, Olivier Thomas, Architecte des Bâtiment de France, Piotr Candio, architecte du Patrimoine

L’église Saint-Gouesnou, construite au début du XVIIe, est la seule église classée Monument historique sur le territoire de la métropole, et c’est à ce titre que
la Direction Régionale des Affaires culturelles (DRAC) intervient, en la personne de Henry Masson, conservateur régional des Monuments historiques. Échange avec le représentant du ministère de la culture.

Henry Masson, quel est votre rôle de conservateur au sein de la DRAC ?

HM : Le conservateur régional des Monument historiques de la DRAC, et l’ensemble du service, en lien avec les Architectes des Bâtiments de France,
ont pour mission d’apporter l’aide du Ministère de la culture aux projets de restauration des monuments historiques inscrits et classés. Ce soutien se caractérise par une aide technique, scientifique mais aussi financière. L’État se donne pour règle d’accompagner tous les projets de restauration des monuments historiques. Mais que considère-t-on comme monument historique ? C’est un monument qu’il est important de conserver et de transmettre. Pour cette raison, l’État se porte garant de la conservation et de la transmission aux générations suivantes.

Quelles sont les spécificités de l’église Saint-Gouesnou ?

HM : Une des particularités de l’église de Gouesnou, est qu’elle a été très malmenée pendant la seconde guerre mondiale. Il y a eu des travaux de restauration très lourds, et il y a d’ailleurs une partie de reconstruction, notamment dans la flèche. Malgré tout, les oeuvres anciennes sont restées en place, et l’on a des éléments tout à fait exceptionnels sur le porche en particulier, mais aussi sur le clocher avec beaucoup d’éléments sculptés. Et puis, ce que l’on a redécouvert grâce à cette restauration, c’est le fait que pour construire cette église, il a fallu utiliser beaucoup de sortes de pierres différentes. L’architecte
et les maçons qui ont construit l’édifice se sont ingéniés à créer des jeux de couleurs comme par exemple des chapiteaux en pierre de Kersanton encadrés par de la pierre de Logonna. La mise en valeur est saisissante.

 

 

Piotr Candio, architecte du Patrimoine

LE MOT DE L’ARCHITECTE DU PATRIMOINE, PIOTR CANDIO
Il faut noter qu’à Gouesnou, on relève un ensemble quasi complet avec le cimetière, l’enclos, la chapelle, le calvaire et la fontaine, ce qui représente un écosystème de la même époque que l’église. Le paysage autour de l’église est important, comme la fontaine en contrebas qui donne à l’édifice un côté pittoresque. Contrairement à ce que l’on peut régulièrement entendre, la reconstitution a été refaite avec soin et l’authenticité de l’église a été très peu altérée. Aujourd’hui, les travaux ne nécessitent pas de correction sur la partie reconstruite. La restauration de l’église Saint- Gouesnou est un beau projet qui, entre les années 50 et aujourd’hui reste une architecture de belle qualité qui mérite le détour. Des bâtiments de cette époque et de cette qualité, il n’y en a pas d’autres.

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