1939, paisible scène de battage : Joseph, 10 ans, est ce jeune enfant qui regarde son père, Louis, l’homme à la grande fourche. Joseph n’imagine pas alors les évènements qui bouleverseront sa vie d’enfant. Sa maman, Antoinette, que l’on devine sous son grand chapeau de paille, derrière la batteuse, participe activement aux travaux d’été. Elle décédera brutalement en 1941, à 44 ans. Trois ans plus tard : le chaos !

Divers

Publié le jeudi 15 avril 2021

 

Le 7 août 44, dans le village voisin de Penguérec, 42 civils, voisins, amis, tomberont, fusillés et grenadés par les soldats allemands. L’horreur et la tension sont alors à leur paroxysme dans la petite commune. Les soldats allemands ont investi la ferme familiale pour y installer un poste d’observation et leur radio dans le grenier. Le 11 août à midi, alors que Louis passe à table avec sa famille, dans une ambiance que l’on devine lourde et angoissante, un soldat entre brutalement dans la pièce et, sous la menace de sa mitraillette, ordonne au chef de famille de quitter les lieux sur-le-champ.
La famille se réfugiera à Bourg Blanc, abritée durant un mois dans un hangar agricole.

Revenant début octobre dans sa ferme, Louis prendra la mesure du désastre. Il dresse un triste bilan dans un émouvant courrier adressé à sa soeur Amélie : « … Pauvre Kerac’hallorc’h, dans quel état est-il ! De la maison, il ne reste plus qu’un amas de pierres. La maison neuve n’a pas été brûlée, mais c’est tout comme.
Le mur donnant sur le jardin est rasé, la façade est un peu mieux. De la chambre neuve, nous avons pu retirer un lit et son sommier de dessous les décombres, ainsi que mon pardessus, quelques photos, la tienne en particulier, ainsi que le groupe de la famille photographié peu avant la mort de notre chère Maman. Maintenant, Chère Amélie, j’essaye de mettre un peu d’ordre dans tout ce chaos, mais je n’y arrive pas. Tout fait défaut. D’outils il n’en reste plus ou presque, les brabants sont inutilisables, des chevaux, je n’en ai retrouvé que deux : un à la Martyre, l’autre à Lambézellec. Deux autres que j’ai trouvé tués auprès des crèches ainsi que trois vaches que j’ai enterrées dans le même trou de bombe. À présent, il me reste trois chevaux et une vache qui ne donne pas de lait. Aussi, si on ne vient pas à notre aide, je me demande ce que je ferai… »

 

Retrouvez l’article complet rédigé par les Amis du patrimoine sur
www.patrimoinedegouesnou.com/articlesguerres-mondiales

 

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