Cette étape marque l’aboutissement d’une réflexion engagée en 2011 sur la modernisation de l’école, au sein du périmètre de l’îlot Mairie, secteur visé par une opération de renouvellement urbain d’envergure.
Le futur bâtiment, d’un montant de 11,250 M€, comportera 15 classes dont 2 bilingues pour une capacité d’accueil de 450 élèves, d’espaces mutualisés, et répondra à des critères environnementaux très élevés. Le lancement du chantier est prévu avant l’été 2021, pour une livraison à la rentrée scolaire 2023.
Alors que le gouvernement a présenté les premières orientations du plan « France Relance » pour les collectivités, le maire de Gouesnou, Stéphane Roudaut, se veut combatif : « Avec Brest métropole, nous allons batailler pour que cette école, avec son exemplarité énergétique et environnementale, et son portage innovant, puisse bénéficier des plus hauts concours financiers de l’État ! »
Perspective non contractuelle
Polyvalence et mutualisations
Implantée sur une surface de 5 180 m², l’opération prévoit la réalisation d’un ensemble immobilier qui accueillera à terme 15 classes maternelles et élémentaires, soit 450 élèves (contre 250 pour l’ancien bâtiment), un espace périscolaire d’une capacité de 110 places.
La filière bilingue y gagnera en visibilité, avec une unité d’enseignement et bénéficiera de salles de classe dédiées.
Le futur bâtiment, d’une surface utile de près de 3 000 m², regroupera d’autres fonctions : des salles de restauration, une salle plurivalente de spectacle et des espaces mutualisés – salle de réunion, salle informatique, ludothèque, etc. – entre la mairie, l’école et les associations.
Outre le bâtiment, le projet prévoit la réalisation d’une cour et d’un préau, d’un jardin pédagogique, d’un city-stade, d’espaces verts et de places de stationnements.
Jean-François Leroy, adjoint à l’éducation, l’enfance et la jeunesse :
« L’ambition de la collectivité va bien au-delà de la réalisation d’une école. Une attention particulière a été accordée, depuis la définition des besoins, à la polyvalence des espaces, à leur potentiel de mutualisation, que ce soit avec les associations ou la Ville. Il faut voir ce nouveau bâtiment comme le maillon d’un ensemble cohérent, entre la mairie et la médiathèque. »
Un projet au cœur de l’opération de renouvellement urbain de l’îlot Mairie
Le futur ensemble scolaire sera construit à proximité de la médiathèque, au cœur de l’îlot Mairie, qui s’apprête à connaître une vaste opération de renouvellement urbain. Outre la construction de la nouvelle école, ce projet urbain prévoit la réalisation, sur une superficie de 3,5 hectares, de programmes immobiliers à vocation principalement d’habitat, la création d’espaces publics partagés et de cheminements doux permettant d’ouvrir l’îlot vers la place des Fusillés.
L’opération « îlot-mairie » est pilotée par Brest métropole, en collaboration avec l’Établissement Public Foncier de Bretagne et avec la participation de la Ville de Gouesnou.
Perspective non contractuelle
Claudine Bruban, adjointe à l’urbanisme et à l’aménagement :
« Les projets de nouvelle école et de l’îlot Mairie sont interconnectés. Pour être claire, pas d’école sans l’opération îlot Mairie et pas d’opération îlot Mairie sans l’école ! Il s’agit d’un projet d’ensemble, synchronisé, et phasé, en ce qui concerne notamment la partie habitat. La livraison de la nouvelle école, son ouverture sur la rue de la Gare, sur la médiathèque, va permettre de dynamiser encore plus le centre-bourg, de lui donner une nouvelle harmonie, et disons-le, le faire passer dans une autre dimension, celle d’un véritable cœur de ville. »
Un bâtiment exemplaire et pionnier sur le plan énergétique et environnemental
Il s’agit ici d’une des caractéristiques les plus remarquables de ce projet.
Lors de la définition des besoins, l’exigence de la Ville de Gouesnou a porté sur la réalisation d’un bâtiment hautement performant sur le plan énergétique, à faible empreinte carbone tout au long de son cycle de vie, depuis la conception jusqu’à la démolition, et garanti par Brest métropole aménagement dans le cadre d’un plan d’objectifs.
Le futur bâtiment ambitionne l’un des plus hauts niveaux de labellisation « E+C- » (Bâtiment à Énergie Positive et Réduction Carbone). Cette exigence se traduit par une consommation annuelle très faible en eau et énergie, une enveloppe thermique très performante, le recours à des matériaux décarbonés, une toiture végétalisée. Des panneaux photovoltaïques et récupérateurs d’eau permettront en outre de subvenir considérablement aux besoins de l’école.
Denis Pénarguéar, adjoint aux travaux et au patrimoine :
« Lorsqu’il sera livré, il s’agira sans nul doute du bâtiment scolaire le plus exemplaire et performant de toute la Bretagne, sans chauvinisme aucun ! Mais dès le départ, il y a eu un fort consensus sur la nécessité d’avoir un bâtiment avec un très haut niveau de performance à 5, 10, 15, 20 ans. Je tiens également à ajouter que la Ville se réserve la possibilité d’activer une option au contrat qui fera passer le bâtiment au plus haut niveau du label « énergie positive ». Concrètement, il produira suffisamment d’énergie pour alimenter un réseau de chaleur urbain, au bénéfice du quartier de l’îlot Mairie. »
Focus sur les objectifs de performance
L’ambition pour Gouesnou est de viser à minima le niveau E3/C1, voire d’atteindre le niveau le plus haut E4 en conception. Ceci passe par les actions suivantes :
- Energie :
- Garantir une enveloppe de bâtiment extrêmement performante ;
- Proposer un système d’énergie performant ;
- Produire de l’énergie renouvelable, sur site et autoconsommée.
- Carbone :
- Réaliser une analyse du cycle de vie des matériaux mis en place (production, mise en place et démolition) pour connaître la consommation de CO2 du bâtiment (recherche de matériaux décarbonés) ;
- Diminuer l’empreinte carbone du bâtiment.
Ces objectifs se concrétisent par :
- Une enveloppe thermique très performante (isolation thermique par l’extérieur et garantie de l’étanchéité à l’air du bâtiment) ;
- Une orientation optimale (façade sud et protection des vents dominants) ;
- La garantie des conforts d’été (éviter la surchauffe du bâtiment) : toiture végétalisée, brise-soleils, etc. ;
- La qualité de l’air couplée à l’énergie : garantie par des ventilations double flux qui permettent notamment de perdre des calories en croisant les réseaux d’air chaud sortant avec le réseau d’air frais entrant. Ce dernier est donc réchauffé avant d’être injecté dans l’école, ce qui permet des économies de chauffages ;
- Des récupérateurs d’eau pour les besoins extérieurs (jardinières notamment) ;
- Une gestion alternative des eaux pluviales pour rechercher la gestion d’un maximum de volume d’eau en surface et en infiltration sur site ;
- La réduction de la consommation d’eau potable : surveillance des consommations et de détection des fuites à distance, mise en place d’économiseurs d’eau réduisant les débits d’eau, etc. ;
- La recherche de matériaux biosourcés (menuiseries bois, aluminium, charpente en bois, revêtement de sol en lin (et non PVC classique), peinture à base d’algues, etc.) ;
- La mise en place de panneaux photovoltaïques en toiture ;
- Une gestion et un suivi des consommations à distance ;
- La sensibilisation des usagers aux économies d’énergie et eau.
Performances énergétiques et eau
- L’engagement de la garantie de performance est mesurable :
- Consommation annuelle (Ec) en énergie finale maximum de 34,6 kWhEF/an / m² de SRT, tous usages inclus, hors consommation informatique, hors consommation liée au process cuisine, hors production locale d’énergie pour autoconsommation ;
- Production locale d’énergie renouvelable pour autoconsommation (Pc) : 18 000 kWhEF/an environ ;
- Consommation annuelle (Qc) en eau potable maximale de 1 200 m3/an, tous usages inclus.
L’Objectif de Performance Energétique est vérifié. La surconsommation et la sous-consommation par rapport à l’Objectif de Performance font l’objet de pénalités ou d’incitations.
Perspective non contractuelle
Le partenariat avec Brest métropole aménagement, une évidence
La construction d’un bâtiment aussi performant induisant des moyens très importants, la Ville de Gouesnou a fait le choix de recourir à l’expertise d’InfraGestion, un cabinet parisien spécialisé dans l’accompagnement des personnes publiques sur des projets d’investissements structurants. L’analyse menée pendant plusieurs mois par le cabinet a permis de conclure à la capacité budgétaire de Gouesnou à porter une telle opération. La soutenabilité du projet a été par la suite entérinée par la Direction Départementale des Finances Publiques.
Le mode de réalisation de l’opération a fait également l’objet d’une étude approfondie, dont les conclusions ont été validées par la Mission d’appui au financement des infrastructures (Fin Infra) du ministère de l’Économie et des Finances. Cette étude a identifié le marché de partenariat comme étant l’instrument de portage permettant de répondre aux objectifs fixés par la Ville en termes de respect des délais de réalisation et d’optimisation des coûts. Ce mode contractuel permet de confier à un même opérateur une mission globale concernant le financement, la conception, la réalisation, l’entretien et la maintenance d’un équipement public.
Pour mener à bien cette mission, la Ville a décidé d’entrer au capital de la société publique locale Brest Métropole aménagement (BMa SPL), détenue jusque-là par la ville de Brest et Brest métropole. Un partenaire de longue date de la Ville de Gouesnou, engagé sur les ZAC de Penhoat et Mescadiou.
Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou :
« Qu’on se le dise, si nous avions voulu mener l’opération nous-même, il nous aurait fallu recruter 3 à 4 équivalents temps plein à la mairie sur toute la conduite de l’opération, recourir à un emprunt qui aurait considérablement détérioré nos équilibres budgétaires et empêché de mener le moindre projet en parallèle. Et nous aurions dû rogner sur les performances du bâtiment pour aboutir à un projet « low cost ». N’oublions pas que Gouesnou est une commune de 6 200 habitants, avec les moyens d’une commune de 6 200 habitants !
À côté de cela, nous avons cette chance avoir un opérateur local et performant, qui travaille sur la rénovation énergétique de plusieurs groupes scolaires de la Ville de Brest, avec une expertise et une ingénierie qui profitera pleinement à notre Ville. Pour schématiser, ce mode de fonctionnement nous fait entrer dans une relation de quasi-régie avec BMa : c’est comme si nous disposions d’une quinzaine de collaborateurs complémentaires, avec une ingénierie, une expertise, pour mener à bien un projet éminemment complexe. Nous nous inscrivons ici dans une pleine logique de mutualisation, en disposant d’un service commun. C’est ça la force de Brest métropole !
Enfin, sur le plan financier, le recours au marché de partenariat n’est pas anodin. BMa porte l’investissement pour le compte de la collectivité, qui lui verse en retour un loyer « lissé » sur 20 ans. Un mécanisme totalement soutenable pour le budget communal ! »
Le groupement d’entreprises retenu
- Bouygues Bâtiment Grand Ouest – Brest
- ENO architectes – Brest
- ATIS (bureau d’études) – Brest
- Armor Economie (Economiste de la construction) – Lorient
- OSC (exploitant mainteneur) – Plabennec