Actualités, projets, méthode : le maire de Gouesnou Stéphane Roudaut fait le point sur les dossiers chauds de la rentrée.

Vie locale,  Vie municipale

Publié le mardi 29 novembre 2022

Au terme d’un été marqué par des événements climatiques extrêmes et la flambée des prix de l’énergie, la Ville de Gouesnou est à pied d’œuvre pour affronter les défis qui  s’amoncèlent. Actualités, projets, méthode : le maire de Gouesnou Stéphane Roudaut fait le point sur les dossiers chauds de la rentrée.

 

Monsieur le Maire, les collectivités subissent de plein fouet la hausse des coûts de l’énergie, annonçant pour certaines des factures multipliées par 3. Qu’en est-il à Gouesnou ?

Effectivement, l’énergie est de loin le sujet de préoccupation du moment. Pour autant, comparé à d’autres communes, nous sommes relativement épargnés avec une hausse  contenue à environ 65%. Cela représente malgré tout une augmentation de 140000€! Mais nous avons cette chance de bénéficier du support de Brest métropole via un  groupement de commande qui, en 2023, ne devrait pas entraîner de dérapage de la dépense énergétique. Cela étant, et parallèlement à la construction du budget 2023 que  nous avons anticipée, nous finalisons actuellement notre plan de sobriété énergétique afin de faire face à des circonstances exceptionnelles.

 

Quel est l’apport de ce plan de sobriété par rapport aux mesures qui ont déjà été adoptées précédemment ?

Nous ne «découvrons» pas aujourd’hui la nécessité d’avoir une consommation raisonnée des ressources énergétiques. Depuis 8 ans maintenant, la Ville agit – parfois par petites touches – afin de réduire sa facture. C’est le remplacement progressif des luminaires par des LED, l’utilisation de télégestion pour le chauffage des bâtiments, c’est encore le  remplacement de chaudières par des modèles moins énergivores. Mis bout à bout, ces actions d’apparence anodines pour certaines donnent du résultat ! Maintenant, en raison  de la gravité de la situation, services et élus sont à pied d’œuvre. Nous allons présenter un plan d’actions et de sensibilisation qui aura vocation en premier lieu d’ajuster nos  pratiques internes, mais s’appliquera également aux usagers de nos équipements. Je crois en leur esprit de responsabilité.

 

Il y a donc ces actions mises en œuvre depuis 2015, ce plan de sobriété à venir, mais qu’en est-il du long terme ?

Deux exemples, et pas des moindres. Premièrement, le programme ACTEE 2, un appel à projet national pour accompagner les collectivités dans les études et travaux de rénovation énergétique. Gouesnou a candidaté en 2020 au sein d’un groupement qui est lauréat et bénéficie donc d’une prise en charge des audits énergétiques de ses cinq plus grands bâtiments ainsi qu’une aide sur les travaux. Je cherche d’ailleurs à aller encore plus loin et à convaincre nos partenaires de poser une stratégie de mutualisation de nos  marchés, afin de réduire les coûts. Le décret tertiaire issu de la loi ELAN de 2018 impose d’ici 2030 une réduction de 40% de la consommation énergétique des bâtiments de plus de 1000m². Cela représente un investissement de près de 4,5M€ sur une période de huit ans.

 

Concernant l’autre exemple, il s’agit du nouveau groupe scolaire…

Vous l’avez deviné ! Sans prétention, l’aggravation de la crise énergétique nous conforte dans le choix d’avoir placé très haut le curseur pour les performances du bâtiment. Encore une fois, nous n’aurions pas pu atteindre le plus haut niveau de labellisation E4C1 si nous avions porté en propre ce dossier. C’est un projet à plus d’un titre exemplaire, car outre ses performances énergétiques, le groupe scolaire s’insère au cœur d’une opération de renouvellement urbain et privilégie une mutualisation des usages. Les travaux devraient  s’achever au printemps 2023 ce qui nous laissera six mois pour apprivoiser le fonctionnement de cet équipement ! Enfin, comme vous le savez, une grande consultation s’est tenue pour la dénomination de la future école. Et, parmi les six personnalités proposées, c’est Isabelle Autissier qui est arrivée en tête avec près de 30%. Elle a fait valoir son accord et nous travaillons d’ores et déjà à faire de l’inauguration en septembre prochain une belle fête !

 

Rapidement, qu’en est-il des principaux dossiers municipaux qui rythmeront les prochains mois ?

Je vais tâcher d’être aussi exhaustif que concis (rires). Tout d’abord, le plus prioritaire à mes yeux est la réécriture du projet social, nourri du diagnostic qui a été rendu par un  cabinet spécialisé. La population de Gouesnou évolue, ses aspirations et ses difficultés également… et la crise sanitaire a joué un rôle de catalyseur. Je prends pour seul exemple le nombre de demandes de logements conventionnés qui a augmenté de 44% en quatre ans (NDR : 601 demandes en 2020). Tout cela nécessite une approche structurée, adaptée aux différents publics en besoin: les mamans avec enfants, les jeunes, les personnes en situation de handicap, les aînés. Cette approche, nous la croisons avec le dossier  de la Maison des Solidarités, projet qui lui aussi a évolué vers une dimension de tiers-lieu. Rapidement, donc, nous avançons également sur le projet de chemins du patrimoine, «les Nat’urbaines», dorénavant dimensionné financièrement avec un haut potentiel de subventionnement. Nous le présenterons en décembre lors du prochain conseil municipal.

 

Et les projets de compétence métropolitaine à Gouesnou ?

Là aussi, nous avançons. Tout le monde a pu observer la belle réussite du parc d’activités de Mescadiou. Un dernier lot en front de la RD 788 soldera l’opération d’aménagement. Le nouveau quartier de Penhoat progresse également à son rythme et dispose depuis la rentrée d’une desserte de bus. Justement, sur le volet mobilités, j’ai demandé un  ajournement du projet de pôle d’échanges multimodal du Carpont, afin qu’une étude globale associant le Département et incluant la problématique du rond-point Charles-de-Gaulle soit menée. Parallèlement, un appel d’offres a été lancé pour la réalisation d’un platelage permettant de relier Kerdidrun au bourg. C’est une grande satisfaction car c’est un dossier sur lequel nous nous sommes battus.

 

Pour résumer, quel est votre état d’esprit ?

Si vous avez un synonyme de « conquérant» dans un registre moins guerrier, je suis preneur (rires). En tout cas, je peux vous dire que je ne suis pas résigné, ce serait mal me  connaître ! Certes, nous vivons une période incertaine, faite d’inquiétudes et d’exaspération, et c’est légitime quelque part. Nous, élus, agents – nous, le service public – sommes attendus par les habitants et avons cette responsabilité d’entraîner par notre énergie, notre détermination et de faire adhérer. Vraiment, je crois que nous avons un rôle à jouer, en étant exemplaires, en étant justes, en mettant autant de raison et de technique que d’humain.

 

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