Article rédigé par l'association les Amis du patrimoine

Divers

Publié le mardi 12 octobre 2021

 

Au début du XIXe siècle, on surnommait la Bretagne « le pays des calvaires » tant les croix étaient nombreuses dans cette région, par rapport au reste de la France. Le Léon s’inscrivait parfaitement dans ce schéma, notre commune également. Gouesnou possède aujourd’hui 12 croix encore debout. Est-ce peu, ou beaucoup ? Regardons dans le pré des voisins… : Bourg-Blanc 16 croix, Guipavas 24, Plabennec 41, Plouvien 40. Serions-nous les derniers du classement ? Pas du tout ! rapporté à la superficie de chaque commune Gouesnou se classe deuxième derrière Plouvien avec un peu plus d’une croix au km2. Doit-on s’en satisfaire ? Non, car depuis le début du XXe siècle plusieurs ont disparu. Certaines, brisées par accident n’ont jamais été remplacées.

Une croix tout à fait étonnante se trouvaient au carrefour de Fourneuf. C’était une stèle gauloise que les premiers chrétiens avaient christianisée en y ajoutant au sommet une petite statue du Christ en granit. Louis Le Guennec, en 1938, dans « Vieux souvenirs Bas-Bretons » la présentait ainsi « Un lec’h quadrangulaire avec cannelure aux angles ; sa hauteur est de 2m15, non compris celle de la croix qui le domine ». En 1978, la commission régionale d’inventaire des monuments et richesses artistiques de Bretagne ne mentionne qu’un restant de pierre sculptée de 70 cm de long où l’on voyait le sommet de la stèle et les pieds du Christ. Aujourd’hui, rien ne subsiste en cet endroit, de ce lieu qui fût un lieu de culte depuis 2000 ans, peut-être le plus ancien de la commune.
Tout a disparu. Quel dommage !

A présent, la plus ancienne des croix existantes est sans conteste celle de Penguérec. Elle est bien humble, taillée d’un seul bloc elle ne mesure que 80 cm, mais elle peut avoir entre 1 300 ans et 1 000 ans (Haut Moyen Âge). Aujourd’hui que nous sommes nombreux à pratiquer la marche, la course à pied ou le vélo, prenons le temps d’admirer ce patrimoine et arrêtons-nous pour le faire connaître aux plus jeunes, qu’ils comprennent que c’est leur héritage.

* Données issues de « Atlas des croix & calvaires du Finistère » par Y.P. Castel, 1980

 

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