Adélaïde Fiche, du cabinet et bureau d'études paysagiste Folk Paysages, accompagne pas à pas le renouveau du cimetière du Lantel, dont la mue devrait être effective d'ici quatre ans. Elle accompagne la commune dans une démarche « zéro-phyto », dont l'un des points saisonniers importants est le fauchage tardif. Elle nous explique le principe.

Développement durable

Publié le mardi 21 décembre 2021

 

Pouvez-vous résumer votre démarche « zéro phyto » au Lantel ?

Il s’agit d’une transformation et de revégétalisation du cimetière dans une dynamique sans produit phytosanitaire.
Nous allons, avec le service des espaces verts, végétaliser les allées avec des espèces locales pour essayer de redonner une structure de parc de jardin, de lieu de vie au-delà du simple lieu de visite des défunts. Ce lieu d’apaisement, nous souhaitons qu’il ressemble aux familles des défunts sans tomber dans le standard du cimetière classique, qu’il ressemble à toutes les générations, et ce de la manière la plus « verte » possible. Pour ce faire, on avance étape par étape : installation de massifs de vivaces, semis de gazon, semis de plantes carpettes (luzule, armérie maritime, silène maritime, alysson maritime corbeille d’argent, etc.), installation de bancs, d’un espace dédié à l’inhumation en pleine terre, des caves funéraires, et un espace de dispersion sous un arbre (liquidambar). Et donc, de façon saisonnière, le fauchage tardif.

En quoi consiste le fauchage tardif ?

Il s’agit d’une technique toute simple de gestion des espaces verts qui consiste à laisser pousser la prairie et à la faucher soi-même, à l’aide d’une barre de fauche, une à deux fois par an, soit entre la mi ou fin juin, soit fin septembre. On vient couper toutes ces tiges pour que les graines qui s’y trouvent, une fois sèches, se dispersent sur la zone. Cela permet donc de retrouver, d’une année sur l’autre, les mêmes plantes : on élève le produit de la fauche de manière durable. En somme, on attend le plus longtemps possible de faucher à la main, dans le but de ne pas perturber l’écosystème et de permettre aux plantes de se renouveler le plus naturellement possible.
On favorise, dans le processus, toute la biodiversité : la fleur, mais aussi les insectes et les papillons, qui peuvent ainsi se reproduire dans les cycles donnés.

Sur quelle zone du Lantel procédez-vous à cette technique ?

Le cimetière du Lantel fait environ 6 300m², et notre zone de fauchage fait dans les 2 000 m² – tout ce qui se trouve au centre du site, sur son ovale.
Nous avons aujourd’hui de la marguerite, du lupin, du laurier, du bleuet, de la chrysanthème des moissons, de l’achillée millefeuilles, de l’origan, de la verveine, des oeillets ou encore de la nielle des blés. Il s’agit plutôt d’un mélange de prairies messicoles. On fait un peu de tonte d’accotement occasionnelle pour lui donner une forme (cela peut se faire toutes les trois à cinq semaines) et délimiter cette prairie, et le tour est joué !

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