« La dynamique d’équipe, c’est ce à quoi je crois »

Vie municipale

Publié le vendredi 25 septembre 2020

Durant plus de deux heures, Stéphane Roudaut a répondu sans filtre aux questions du Gouesnou Mag et des journalistes d’Ouest-France et du Télégramme.

Le maire de Gouesnou fait le point sur le quotidien, la rentrée 2020 et les dossiers structurants : l’espace Pierrot-Ménez, la Maison des Solidarités Simone-Veil, le Centre Henri-Queffélec, la charte pour l’environnement ainsi que les études prospectives sur le développement de la commune et les mobilités.

 

Entre les élections de mars, la crise sanitaire et le confinement, l’installation de la nouvelle équipe municipale, les vacances d’été ont dû être plus que bienvenues ! Dans quel état d’esprit vous situez-vous en cette reprise ?

Effectivement, les vacances sont tombées à point nommé même si elles furent courtes (rires) ! J’avais vraiment besoin de me retrouver en famille.

Mais si je devais résumer en un mot l’état d’esprit général, je dirais « dynamique ». Dynamique sur les projets, dynamique d’équipe, dynamique de territoire.

Il y a du rythme, et puisque le Tour de France vient de se terminer, permettez-moi l’expression, on est constamment à la relance, nous sommes sur grand plateau.

J’aimerais tant que les Gouesnousiens se rendent compte de l’émulation comme de l’esprit de corps qu’il y a dans la collectivité.

L’équipe municipale a véritablement appris à se connaître et à travailler ensemble dans cette adversité. Et c’est une force !

Depuis le début de la crise sanitaire, il n’y a pas eu véritablement de pause. Même l’été a été mis à profit pour travailler la rentrée des classes et les protocoles sanitaires d’un côté, et d’un autre préparer tous les travaux et les marchés de travaux pour plus qu’encourager, véritablement provoquer la reprise économique et faciliter la vie des entreprises, les accompagner.

Je retiens, et j’aimerais que chacun retienne que les fonctionnaires territoriaux, le service public est là, bien là. Je crois qu’en France, je le dis avec du recul mais aussi beaucoup de conviction, si nous n’avons pas sombré, nous le devons aux hôpitaux et aux collectivités locales, aux mairies. Et c’est toujours ce même fil conducteur qui est à l’œuvre partout à Gouesnou en cette rentrée.

 

Justement, parlez-nous de la rentrée en mairie.

En mairie, nous gérons d’un côté la crise, d’un autre le quotidien qui a repris ses droits et nous sommes aussi à plein dans le prospectif. Autrement dit, tous les niveaux sont occupés. De nouveaux collaborateurs prennent leurs marques. Maryline Abasq remplace au service état-civil, Geneviève Frau qui, après de nombreuses et fidèles années en mairie, a fait valoir ses droits à la retraite. Maryline a un profil de juriste, elle va progressivement étoffer ses missions en matière d’administration générale. Petite nouveauté, nous avons une élue référente à l’état-civil en la personne de Brigitte Cloarec.

Audrey Toutous arrive de Plouzané et doit accompagner la réécriture du « projet social » de la collectivité car Gouesnou change, des familles arrivent d’un côté et de l’autre, des Gouesnousiens ont des besoins d’accompagnement spécifiques, liés souvent à l’âge. Audrey aura en charge également le suivi de Gouesnou Volontariat, qui fêtera ses deux ans en octobre, et fière de ces presque 100 bénévoles. Avec Stéphanie L’Huriec, conseillère référente aux grands événements et à l’action bénévole, elles formeront un binôme « élu-agent » afin de donner encore une nouvelle impulsion à cette réserve citoyenne si singulière, avec la poursuite de la formation des membres aux premiers secours, ou encore la mise en place prochaine d’ateliers intergénérationnels.

A la médiathèque, Héloïse Le Gac et Myriam Daniélou viennent remplacer Marie-Lise Briant-Garcia et Camille Cousin, partis pour d’autres horizons. Il y aura une grande actualité à la médiathèque car il va falloir réécrire complétement le projet de « tiers-lieu », en lien avec le projet d’îlot-mairie qui va débuter.

Plus globalement, nous comptons mettre à profit ce début de mandat pour redéfinir notre projet stratégique, interroger notre méthode, l’organisation interne, revoir les fiches de poste des agents. L’objectif que nous recherchons, pour les agents mais aussi les élus, est d’atteindre une vision globale, de décloisonner les services, les compétences. C’est ça le projet stratégique.

 

Et dans les écoles ?

La rentrée se déroule plutôt bien dans le contexte. Nous avons eu un point d’alerte COVID dans une école. Il nous faut vivre avec, avec calme et sérénité. Je le dis « calme » et « sérénité » sont ici des points cardinaux, de vraies valeurs. Et ce n’est pas être dans la légèreté que de dire cela.

Simplement, nous devons être pragmatiques, et ne pas céder à la panique. Si nous respectons les protocoles et les gestes barrières, il n’y a aucune raison que cela dérape. Il y a des malades et il y en aura.

Le maire, c’est ma conception, avec ses élus, il doit être au-devant des difficultés et tout mettre en œuvre, être dans une démarche maximaliste parce que cela le positionne, cela lui donne une force, celle de rassurer.

Un maire ça doit rassurer. Un maire ça doit être au-devant, ça n’a pas peur ! C’est celui qui rassemble et organise avec vision et responsabilité.

 

Comment sont les effectifs scolaires en cette rentrée 2020-2021 ?

Nous observons une stabilité. Vous savez, contrairement à ce que j’entends parfois, nous prenons notre temps. Nous ne voulons pas faire grandir Gouesnou trop vite, et donc les effectifs scolaires sont dans ce prolongement. 700 élèves répartis dans trois écoles ça a du sens pour une commune de 6 200 habitants, c’est même un ratio nettement au-dessus de la moyenne de la strate car Gouesnou attire des enfants hors commune.

 

Justement, quelles sont vos attentes en matière de démographie, de nombre d’habitants ?

Depuis 6 ans, je n’ai pas varié. Nous visons à récupérer notre population perdue. Point, pas plus dans l’immédiat. Nous étions 6 500 habitants en 2011, nous sommes descendus à 6 000 en 2014 et depuis cela progresse tout doucement de l’ordre de 50-100 habitants par an. C’est très bien ainsi ! C’est ma feuille de route.

Aujourd’hui nous sommes 6 200 habitants et cela me convient bien ! C’est conforme à notre démarche, à nos aspirations. Je ne veux pas grandir trop car ça dénature, ça sacrifie beaucoup de choses et surtout ce que j’aime et défends : « l’esprit village », cher à Philippe Nouris, conseiller référent aux associations patriotiques et au devoir de mémoire. Vraiment, je crois que nous sommes très nombreux à partager cette vision des choses. Je me répète mais sous le mandat précédent, il n’y a eu aucun projet en extension urbaine. Zéro.

Je le dis et le redis. Gouesnou n’atteindra jamais les 10 000 habitants. Je n’en veux pas. Ce n’est pas un concours. Pour autant, je ne me sens pas maire d’une petite commune, bien au contraire. Gouesnou c’est l’exception. Elle a tout d’une grande. Elle a tout d’une grande, comme disait une pub que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (rires).

 

Parlez-nous de la rentrée de la vie associative, comment se déroule la reprise du sport, des activités culturelles ?

Tout est mis en œuvre pour que les activités reprennent leurs droits. C’est la raison pour laquelle nous avons tout fait, mais vraiment tout fait pour maintenir le forum des associations, certes sur un format particulier, réparti sur quatre sites, mais nous l’avons maintenu !

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le sous-préfet nous a fait l’honneur de sa venue et a salué la démarche entreprenante de la Ville.

Pour les associations, j’ai conscience aussi que les directives et les protocoles nationaux demeurent contraignants. Mais nous devons faire avec, là aussi.

D’ailleurs, nous ne cessons de communiquer avec les associations et de répondre à leurs questions et sollicitations. Mais là encore, chaque pratique sportive est différente d’une autre, et les fédérations n’appliquent pas tout à fait les mêmes règles ce qui rend les dispositifs assez complexes localement.

 

Sur ce point, notre richesse est de pouvoir compter dans l’équipe municipale un grand nombre de sportifs et/ou investis dans le milieu associatif : Cyril Mercier, Solenne Fagot, Mehdi Bouraya, Caroline Bideau ou Angelina Torres, conseillers municipaux. Vraiment, nous sommes en phase avec leurs préoccupations et leurs attentes.

 

Quels sont les grands dossiers en cours ou à venir ?

J’espère que vous avez pris votre demi-journée car la réponse risque d’être longue (rires) !

Je vous propose d’y répondre dans l’ordre chronologique puis je m’attarderai sur la nouvelle école du Château d’Eau qui est « LE » dossier des années à venir.

 

Commençons donc par l’espace ludique, sportif et inclusif à Kerloïs, inauguré le week-end dernier.

J’y ressens une réelle fierté. Non pas tant celle d’avoir réalisé la première aire de ce genre dans le Finistère et d’être sollicités depuis par des villes du département, Douarnenez ou encore Plougastel-Daoulas. D’ailleurs, je rappelle que nous nous sommes inspirés, toutes proportions gardées, de l’aire Tohannic à Vannes, qui fait désormais référence au niveau national.

Vraiment, là où je suis fier, c’est que nous avons mené un projet véritablement collaboratif, de sa genèse jusqu’à la livraison de cette première phase. C’est une partition écrite à plusieurs mains, en croisant les vues, avec les familles Pouvreau, Guilcher, Lambert, Le Moigne, des familles qui vivent au quotidien les problématiques du handicap.

Et puis, quel plaisir de voir ces enfants jouer ensemble ! Le jeu efface les différences, et rend le lieu… (il hésite) « banal » ou tout à fait « naturel », si je puis dire, sans la moindre arrière-pensée. C’est ça la véritable victoire. Tout s’efface et devient tellement simple.

Un beau projet donc, mais ce n’est qu’un pan de notre politique en matière d’inclusion. Avec Sylvie Abiven, adjointe aux solidarités, à l’insertion et au logement, Jean-Pierre Combroux, Sandrine Mével, le CCAS, et surtout Nathalie Lalçon, conseillère déléguée à l’inclusion et à l’égalité, aux manettes, nous continuons à bosser. Le comité de pilotage se réunit régulièrement, avec à la clef d’autres dossiers à mener : la poursuite des aménagements de l’aire de jeux, l’accueil adapté en centre de loisirs d’enfants en situation de handicap, la mise à disposition de triporteurs, etc. On ne chôme pas !

 

Les derniers mois ont été marqués par de nombreux chantiers sur la commune. Comment expliquer ce fort volume d’investissement ?

Effectivement, c’est un volume record de travaux, près d’un million d’euros sur la seule période estivale ! La reprise des chantiers n’a pu se faire que de manière progressive, après deux mois d’arrêt. Et donc avec Denis Pénarguéar, adjoint aux travaux, et Maxime Herlédan, adjoint aux finances, au personnel et à l’administration générale, nous avons mis en place notre propre « plan de relance »  – ça fait un peu mégalo, mais c’est vrai – en réduisant au maximum les délais de paiement, pour faciliter au mieux la trésorerie des entreprises.

Cela a été plutôt bien accueilli d’ailleurs, à l’image de Christophe Forest, de l’entreprise de gros-œuvre Forest, qui a avoué n’avoir jamais été payé aussi vite ! Vous voyez, c’est ça, c’est ce type de retours qui me rappelle au fondement de mon engagement public.

Un été chargé donc, avec la réalisation des équipements de l’espace inclusif à Kerloïs, mais également les travaux de ventilation et de chauffage à l’école du Moulin pour optimiser ses performances énergétiques, la restauration de l’église Saint-Gouesnou, ou encore l’arrivée de rangements au Crann, pour le confort des associations.

 

En parlant du Crann, où en est-on du chantier de l’espace Pierrot-Ménez ?

Eh bien cela avance, même si je ne vous cache pas notre impatience, et je ne parle pas de celle des clubs sportifs ! Et je les comprends, car la livraison de l’équipement va engendrer un bond qualitatif qui bénéficiera au monde associatif dans son ensemble, et pas seulement les Blés d’Or ou le FC Gouesnou, mais à tous. Je veux insister vraiment sur la polyvalence et le potentiel de mutualisation de cet espace.

Pour ce qui est du calendrier, la réception des travaux est estimée à avril 2021. On espère une belle fête à l’inauguration, et nous avons quelques idées avec André Salaün, adjoint aux sports et aux loisirs, qui piaffe d’impatience ! Et quand Dédé piaffe (rires) ça dépote, je peux vous le dire !

Pour être parfaitement complet sur le sujet, nous engagerons en janvier 2021 des travaux sur les espaces d’accès au stade, afin de sécuriser ses abords et améliorer l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Le montant est estimé à 300 000 €.

 

Les travaux de l’église Saint-Gouesnou se poursuivent, pouvez-vous nous faire un point d’étape ?

En fin d’année, nous arriverons au terme de la première phase, dite « d’urgence », de cette opération d’envergure. Malgré les aléas climatiques, malgré la crise sanitaire, le chantier avance bien. Nous avons vécu des moments forts, avec la pose des échafaudages, ou encore la dépose des cloches. D’ailleurs, elles viennent de nous être retournées, pile pour les Journées du patrimoine !

Entre nous, avec une église comme celle que nous avons, il n’y a plus besoin d’aller visiter le château de Versailles (rires) ! Ce ne sont pas Julie Merle, conseillère municipale intervenant sur le patrimoine historique, ni les Amis du Patrimoine et encore moins mon camarade Daniel Crouan qui vous diront le contraire.

Parallèlement à ces travaux, qui doivent s’achever en 2021, nous avons mandaté un bureau d’études spécialisé, Cap Culture Patrimoine, afin de créer les conditions d’un parcours de découverte du patrimoine historique, architectural, paysager et naturel de la commune, avec l’église en clef de voûte. C’est vraiment un beau projet à mener.

 

Vous avez évoqué en début d’interview la réécriture du projet social de la Ville. Qu’en est-il du dossier de la Maison des solidarités Simone-Veil ?

La Maison des Solidarités Simone-Veil, c’est un peu le « bébé » d’Yvonne (NDLR : Yvonne Lefebvre, adjointe aux affaires sociales sous le précédent mandat). Le projet n’a pu se faire durant le précédent mandat, et c’est désormais à Sylvie Abiven que revient la charge de porter ce dossier, en lien donc avec la réécriture du projet social. Pour rappel, notre volonté est d’accueillir en un lieu bien identifié les acteurs de la vie sociale de la commune : le CCAS, l’ADMR, le Secours Catholique, la distribution de colis alimentaires et diverses permanences. Avec la proximité de l’espace Bodeien de Don Bosco, et sa vingtaine de travailleurs sociaux, nous créons une véritable « empreinte sociale » dans le quartier.

Et si vous me permettez de compléter mes propos sur le projet social de la collectivité, je dirai que je crois beaucoup dans la nouvelle équipe, qui veut porter une approche cohérente et efficace sur les sujets d’égalité, de solidarités, de lutte contre les discriminations, le harcèlement scolaire et les violences intrafamiliales.

Quand on parle solidarités, je ne veux pas que l’on soit dans l’atermoiement, le pathos, je veux que nous soyons dans l’action. J’ai quelqu’un que j’apprécie vraiment, Pierre Lambert, qui nous disait que notre programme est écrit sur le fronton de la mairie. Liberté, Egalité, Fraternité ! Il a raison, la route est tracée. J’ajoute que nous devons dire les choses, les partager. Et moi le premier, je dois expliquer, dire par où nous allons, pourquoi nous devons évoluer, changer, reconnaître une erreur. C’est dans la franchise, la sincérité, la méthode que la parole publique ne s’érode pas.

C’est mon cap : dire les choses ! Pour être toujours plus libres, plus égaux et plus fraternels !

 

La deuxième phase de déploiement de vidéoprotection devait concerner la zone de Kergaradec. Le système est-il opérationnel ?

Les caméras ont été installées et sont opérationnelles depuis août. Il nous reste plus qu’à centraliser toutes les images sur un même centre de supervision. Mais j’ai l’impression que le message est déjà passé auprès des malfrats puisque nous constatons une baisse importante des cambriolages dans le secteur ! Pourvu que cela dure.

Nous sommes un peu victimes de notre succès. Une vingtaine de communes du Finistère sont venues visiter nos installations, et les gendarmeries du Nord-Finistère – jusqu’à Morlaix – nous sollicitent régulièrement pour des réquisitions judiciaires des bandes vidéo.

Je n’aime pas donner de leçons et je n’aime pas en recevoir. Mais je crois pouvoir dire qu’à Gouesnou, le système démontre toute son efficacité. Il n’y a juste qu’à se référer aux statistiques de la Gendarmerie. Rémi Kerloc’h, conseiller référent à la sécurité civile – correspondant sécurité routière, travaille encore le sujet avec la Police municipale.

 

 

Vous avez annoncé le lancement prochain d’une étude sur le Centre Henri-Queffélec. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il faut se rendre à l’évidence, le « CHQ » ne rend plus tout à fait ses missions depuis sa réalisation en 1994. Sa capacité est à saturation, l’équipement est de plus en plus énergivore, moins confortable, et plus loin, nous devons réinterroger son rapport à la culture. C’est un véritable dossier à tiroirs, comme j’aime à les appeler, qui nécessite donc de faire appel à un cabinet extérieur pour établir les besoins, questionner le dimensionnement que l’on souhaite, le lien avec l’espace Mandela, le confort, sans oublier évidemment le volet thermique.

C’est un des grands dossiers du mandat. Sylvie Coppin, adjointe à la culture et la vie locale, fait déjà le siège de mon bureau pour me demander d’aller plus vite ! C’est dire (rires).

 

Venons-en au projet phare de ce mandat, la construction du nouveau groupe scolaire du Château-d’Eau.

Je crois pouvoir dire que nous touchons du doigt ! Je m’en excuse, mais le code de la commande publique m’empêche encore aujourd’hui d’évoquer les détails du projet. Mais je peux vous certifier que nous ne faisons pas les choses à moitié. Jean-François Leroy, adjoint à l’éducation, l’enfance et la jeunesse, a pris le dossier à bras le corps et nous avons une forme d’impatience à le partager tant il est colossal, génial ! Nous sommes nombreux à trépigner d’impatience (rires).

J’insiste sur l’étude d’YK conseils et la concertation, le cahier des charges bâti avec les enseignants, les personnels, les parents d’élèves. Ce dossier a connu une accélération il y a deux ans.

Pour rappel, il se situe sur le site de l’ancienne école du Château-d’Eau, au cœur du périmètre de l’îlot mairie, un secteur de 3,5 hectares qui fera bientôt l’objet d’une grande opération de renouvellement urbain.

Le projet se compose d’une école pouvant accueillir 15 classes, soit 450 élèves. L’espace périscolaire permettra l’accueil de 110 enfants. Outre le groupe scolaire, le bâtiment regroupera d’autres fonctions : des salles de restauration, une salle plurivalente de spectacle et des espaces mutualisés entre la mairie, l’école et les associations. Avec des critères de performance énergétique très, très, très, élevés, je tiens à le souligner. Je dirais mêmes inégalés en Bretagne pour un bâtiment de ce type et je pèse mes mots.

Je souhaiterais vraiment insister sur les modalités de portage de l’opération, à savoir le recours à un marché de partenariat avec Brest Métropole aménagement société publique locale (BMa SPL). C’est quelque chose de tout à fait inédit, pour une commune de 6 200 habitants, et cela démontre qu’à Gouesnou, on n’a peut-être pas de pétrole, mais on a des idées (rires) !

Pour schématiser, ce mode de fonctionnement nous fait entrer dans une relation de quasi-régie avec BMa : c’est comme si nous disposions de cinq collaborateurs complémentaires, avec une ingénierie, une expertise, pour mener à bien un projet éminemment complexe. Qu’on se le dise, nous n’aurions jamais pu mener seuls ce projet. C’est ça la force de Brest Métropole !

Le marché de partenariat doit être approuvé par le Conseil municipal le 30 septembre. Une fois validé, nous communiquerons plus largement sur les caractéristiques du projet. Concernant le calendrier de l’opération, les travaux doivent débuter avant l’été 2021 avant une livraison pour la rentrée scolaire 2023.

 

Les dossiers municipaux ne manquent pas, mais la Ville n’est pas la seule à porter des projets sur la commune.

Bien sûr ! Entre les projets privés, ceux portés par Brest Métropole Habitat ou Brest Métropole aménagement, et ceux portés par la commune, nous atteignons plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement ! Je le dis souvent, mais pour une commune de 6 200 habitants, c’est tout bonnement exceptionnel.

Et cet argent profite aux entreprises du territoire, soutient l’emploi, direct ou indirect. C’est vital dans ce contexte économique troublé !

Je me contenterai ici de faire un point sur les deux ZAC de Penhoat et Mescadiou.

A Penhoat, 68 familles sont désormais installées. Le rythme de commercialisation des lots à bâtir s’est brusquement accéléré depuis mai, comme un effet post-confinement, mais sans doute également, la conséquence d’une typologie de terrain plus variée, plus aérée, sans parler de la toute nouvelle aire de jeux qui devrait ouvrir sous peu, et qui risque de connaître un grand succès.

A Mescadiou, il ne reste que 4 lots de libres sur les 32, pour des raisons stratégiques. La liste des entreprises installées ou en cours d’installation est impressionnante : Norisko, Flamko, Aber Étanchéité, TMO – Labo Services, ML Services, Nest Rénovation, Kaluen, Abiven Couverture, Intersport, Socotub, Abers Métal, Multi Soudure Pro, Technilampe. Nous savions que l’emplacement était stratégique, mais en termes d’emplois, de retombées économiques directes et indirectes, c’est tout le territoire qui en profitera.

 

Sur le plan prospectif, la Ville se montre très active également…

Oui, c’est une nécessité. Le prospectif, c’est le plan de mandat à accomplir évidemment, mais c’est aussi une faculté à se projeter sur 10, 15, 20 ans sur le cadre de vie, le développement durable, les mobilités, et plus globalement le rythme de progression que nous voulons donner à notre commune.

Vous avez sûrement noté que nous avons lancé une grande consultation des habitants en vue de l’adoption d’une charte gouesnousienne pour l’environnement, qui doit nous engager – collectivité, habitants, associations, entreprises –  à nous mobiliser pour la préservation de notre environnement, notre santé, notre qualité de vie. Pour cela, nous devons être efficaces, nous devons être réalistes, mais encore plus, nous devons fédérer le plus grand nombre autour de ces enjeux.

L’écologie punitive, élitiste ou clivante, celle qui écarte, voire fustige, des catégories, des générations, elle ne mènera à rien. Nous souhaitons avancer groupés car c’est comme cela que la démarche sera comprise, acceptée et suivie par le plus grand nombre. En résumé, c’est un véritable projet de territoire que nous comptons mener. Moi, je ne montre personne du doigt. Je ne décerne pas non plus de diplôme. Avec Claire Engrand-Desse, adjointe au développement durable, à l’environnement et aux mobilités, on marche groupés, on serre les rangs car convaincre que chacun, même celui qui a 99 ans, peut porter et trouver du plaisir, un intérêt, une satisfaction à entrer dans cette démarche. C’est la solidarité qui va nous sauver sur cette question et pas les divisions.

Regardez comment certains parlent de l’agriculture. Est-ce qu’on peut offrir une trajectoire à l’agriculture sans les agriculteurs ? Allez demander à Jean-Yves Pouliquen, conseiller municipal intervenant sur l’agriculture, ce qu’il en pense !

Que fait-on quand on stigmatise et insulte quelqu’un, une génération, un corps de métier ? Je vais vous le dire : on les braque, on les invite à la surenchère, on les décourage, et j’en oublie. Mais en aucun cas on fait œuvre commune, on n’est pas efficace pour l’environnement.

 

Autre sujet prospectif, la Ville s’apprête à lancer une étude « grand-angle ». De quoi s’agit-il ?

C’est un vaste sujet, dans tous les sens du terme ! Et tous les élus et services sont mobilisés à commencer par Claudine Bruban, adjointe à l’urbanisme et l’aménagement, chef d’orchestre avec Joëlle Lecompte, conseillère déléguée aux politiques de centre-bourg, à l’économie et au commerce, et  Laurent Guillevin, conseiller délégué aux travaux, à l’aménagement et aux relations avec Brest métropole, premiers violons. Ils vont aimer (rires).

Nous avons convaincu Brest métropole de conduire avec la Gouesnou une grande étude – diagnostic sur la commune afin de définir une vision globale du développement durable à moyen et long terme. Et par « grand-angle », il faut comprendre d’une part que cette étude n’intègre pas uniquement le centre-ville mais d’autres secteurs à enjeux, et, d’autre part, qu’elle est menée sous plusieurs angles : mobilité, accessibilité, urbanisme, environnement, commerce, habitat, économie, etc.

Tout le monde en est conscient, les centres-villes sont en difficulté, c’est un fait de l’histoire. Soit on ne fait rien et on attend, soit on enclenche une réflexion, et on s’en donne les moyens.  Aujourd’hui, notre préoccupation reste le rayonnement du centre-ville, de notre bourg, cette spécificité gouesnousienne. Comme j’ai toujours coutume de le dire, on veut du vrai, on veut du beau, du vert, de l’esthétique, de l’écolo, du concret !

Cette étude est là pour nous offrir un éclairage, nous conforter dans nos choix ou nous ouvrir de nouvelles perspectives. Le travail s’annonce colossal et va mobiliser durant un an les équipes de Brest métropole, de BMa, de l’ADEUPa sur des sujets aussi variés que le renouvellement urbain, le stationnement, la place des transports en commun, les typologies de logement et notamment le logement adapté, la place des commerces, etc. C’est une démarche inédite, et je tiens à saluer le degré de financement extrêmement élevé de Brest métropole, qui prendra en charge 90 % du montant de l’étude d’un montant de 100 000 €. C’est vraiment du costaud et de l’opérationnel ! Pas un bidule pour se faire plaisir.

L’objectif est d’avoir dans 18 mois un plan de bataille précis. C’est vraiment le moment !

 

 

Sur le plan des mobilités, compétence de Brest métropole, qu’attendez-vous pour Gouesnou sur ce mandat ?

Une consultation s’est tenue en 2019 qui a abouti à l’adoption d’une nouvelle phase de développement des transports collectifs sur le territoire de la Métropole. J’ai formulé un certain nombre de remarques, en tant que maire de Gouesnou, mais également en tant qu’habitant, confronté comme tout un chacun à Gouesnou, aux encombrements routiers aux heures de pointe, à l’insuffisance des liaisons douces, voies cyclables. Je notais également ma déception que les questions de multimodalité ne soient pas assez prises en compte. Je sais que c’est un sujet sur lequel Erwan Carralou, conseiller délégué à la communication, la concertation, la jeunesse et le jumelage, est très sensible, car concerné.

Force est de constater que j’ai été entendu puisqu’un plan de bataille préliminaire vient de nous être communiqué par la métropole et BMa. Il est sur le métier, 2 M€ seront nécessaires pour renforcer le pôle d’échanges multimodal de Kergaradec et concevoir un autre au Carpont, en entrée de bourg, si j’en crois les premiers chiffrages. J’attends désormais que le Département du Finistère prenne conscience du sujet et le rende vivant. Gouesnou n’a pas gagné d’habitant sur les dix dernières années et pourtant les routes saturent. Les flux provenant du Nord et des liaisons Est-Ouest, progressent de 3 % par an !

J’ajoute que les liaisons douces vers Kergaradec doivent être totalement repensées.

 

N’avez-vous pas peur que le contexte actuel et à venir ne vienne contrarier votre plan de mandat ?

Je ne lis pas dans le marc de café, je ne sais pas où on sera dans 6 mois, dans un an, dans 6 ans.

Je peux par contre vous dire que nous avons une stratégie et toutes les cartes en main. Nous sommes prêts avec l’équipe municipale. Il y a un vrai esprit d’équipe et nous pouvons faire face à tout. Vous savez, plus qu’ailleurs, les dotations d’Etat ont été divisées par trois depuis 2014. Et pourtant nous sommes là, sur le pont. Nous avons fait face.

J’ajoute que jamais nous n’avons été aussi préparés. Chaque dossier est étudié, pensé, utile et surtout adapté. Il n’y a rien d’inutile, rien de disproportionné, rien de déconnecté. Nous avons une stratégie pour le quotidien, le court terme comme l’urgence et l’imprévu.

Et d’un autre côté, nous aiguisons les projets et nos décisions sur le long terme. C’est vraiment une marque de fabrique, « le prospectif ». Tout est question de trajectoire !

 

Une dernière question pour la route. Premier vice-président de Brest métropole, président de Brest’Aim, cela va-t-il bousculer votre quotidien ?

Ça m’expose plus assurément. Mais c’est tellement complémentaire ! (Silence) C’est naturel que quelques-uns s’interrogent. Pour ceux qui bossent avec moi c’est même légitime.

Pour tout vous dire, ça ne change rien à ma présence en mairie, sur les dossiers. Je suis tous les matins à 8 heures 30 après avoir déposé mon fils à l’école. J’ai toujours le même rythme jusqu’au soir, souvent même tard. Je suis au clair avec moi-même et donc je le suis vis-à-vis de mes fonctions, de mes proches et de mes collaborateurs.

J’étais vice-président aux grands équipements de 2014 à cette année. Je le suis toujours ! De ce côté-là rien de nouveau. Je le suis encore pour 6 ans.

Pour assurer la présidence de Brest’Aim, j’ai clarifié mes fonctions ailleurs, au sein d’autres organismes que je n’ai pas reconduits avec ce nouveau mandat. Tout s’équilibre !

On parle souvent pour moi, beaucoup, en bien, en mal, parfois en me prêtant une intention, un propos, etc. Je ne peux pas l’empêcher. C’est comme ça. La vie publique est comme ça et c’est dommage.

Mais, vous savez, les gens intelligents ne se fient qu’à ce que j’exprime moi-même, en direct. Et souvent, moi-même, je n’ai pas besoin de filtre.

Méfiez-vous des contrefaçons (rires). Ne vous fiez pas aux bruits de coursive, aux on-dit , à la femme du cousin de la tante du copain qui soi-disant me connaît bien… moi-même je ne vois plus trop qui c’est ! (rires).

 

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