La construction de la nouvelle école a posé la première pierre du renouvellement du centre-bourg. Elle
permet ainsi de dessiner un nouveau quartier qui viendra en lieu et place d’un bâtiment vieillissant datant
des années 1960. Échange avec Tristan La Prairie, architecte urbaniste de l’Atelier TLPA.

Urbanisme

Publié le lundi 13 juin 2022

Tristan La Prairie

« C’est une véritable chance, s’enthousiasme Tristan La Prairie, de pouvoir dessiner en plein centre de la ville un nouveau quartier éloigné de l’esprit des lotissements et des grands
ensembles. Tout au long de l’histoire, les  habitants se sont installés autour de lieux d’intérêts collectifs, comme les fours, les ventes de bestiaux, les marchés, en créant des chemins, qui, au fil du temps, sont devenus des boulevards puis des avenues et c’est ainsi que les habitations se sont densifiées autour de ces points centraux. C’est sur cette base historique
qu’ont été posées les premières fondations de ce projet. »

 

Les usages et le bien-être avant tout

Durant l’année 2021, l’Atelier TLPA s’est concentré sur les usages actuels des habitants, avec une intention toute particulière envers les seniors et les personnes porteuses de handicap. Leurs habitudes en matière de déplacement, d’achats dans les commerces locaux, les lieux de rencontre, etc. Tous ces points ont permis d’élaborer un plan de circulation. « Ce plan, nous l’avons construit avec les habitants, malheureusement pas autant que nous l’aurions souhaité à cause de la pandémie, mais à l’aide d’une maquette et de quelques bouts de laine, chacun a pu concrètement présenter son idée d’une circulation agréable pour tous. Majoritairement, tous allaient dans le même sens et les chemins se sont naturellement créés. » Faisant suite à cette démarche, l’architecte urbaniste a proposé la réalisation de trois îlots de tailles différentes pour un quartier majoritairement piéton. «La proximité du futur groupe scolaire et de la médiathèque a rendu indispensable cette circulation sécurisée pour les piétons, les poussettes et les vélos. En centrant cet espace public au Cœur de ville, les rues environnantes seront désengorgées d’une partie des nombreux véhicules. »

 

Des îlots ouverts sur la ville

Ces trois îlots créeront un espace public central partagé, en plein cœur de ville. À la qualité intérieure du logement, s’ajoute l’exigence en matière d’éclairage naturel. « Leur  orientation se fera afin de capter le maximum de lumière naturelle avec une vue sur l’église classée. » Au centre de ces îlots, de grands arbres viendront agrémenter un espace verdoyant. Un appel à projet auprès de plusieurs architectes vient d’être lancé et le cahier des charges est particulièrement exigeant. Sans imposer de style architectural, celui-ci s’attache néanmoins à décomposer les volumes afin d’éviter les barres d’immeubles, avec notamment l’alternance de toitures à deux pans et de toitures plates. Par ailleurs, les toitures plates devront impérativement être végétalisées ou accessibles aux habitants. Les façades donnant sur la rue laisseront place à des loggias permettant d’apporter une lumière naturelle supplémentaire et de créer de généreuses ouvertures protégées des vents. Sur la partie intérieure et plus intime du bâtiment, une présence de bois et de végétaux est imposée pour habiller les balcons et les terrasses. Ces trois îlots représentent 150 logements disposant de stationnements privés en sous-sol, limitant de fait l’étalement urbain qui est au cœur de notre projet. Si ces bâtiments offrent la possibilité d’y installer en rez-de-chaussée des services, la Ville de Gouesnou a toutefois souhaité dès la création du projet, rendre ces cellules commerciales mutables en logements si le besoin s’en faisait sentir. « Les projets menés aujourd’hui, souligne Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou, sont adaptés à notre réalité actuelle et des années à venir. Pour autant, nous devons être capables de nous projeter dans un futur beaucoup plus lointain et préparer dès aujourd’hui les transformations qui seront nécessaires au maintien d’un cadre de vie agréable pour l’ensemble des habitants. »

« Contrairement à ce qui a été fait durant de longues décennies, rappelle Claudine Bruban, adjointe à l’urbanisme, ce ne sont pas les futurs habitants qui devront s’adapter à l’Îlot Mairie, mais au contraire, le bâti et l’environnement paysager qui devront répondre aux exigences des usages. Ainsi, ces trois îlots seront ouverts sur les espaces végétalisés, mais aussi sur la ville. » Les travaux pourront démarrer lorsque les élèves auront fait leur rentrée dans la nouvelle école, en septembre 2023.

 

Partager cette page sur :