Pourquoi et comment est né le Studio du coin ?
Quelques années après l’obtention de notre diplôme et diverses expériences professionnelles, nous avons eu envie de nous retrouver sur trois enjeux que nous avions en commun : la participation des usagers dans la conception des projets d’aménagement de l’espace public, le réemploi des matériaux et l’envie de travailler sur des territoires ruraux où la culture et le design peuvent et doivent aussi exister.
Des habitants en cours d’échange avec les animateurs du Studio du coin
Dans quel cadre êtes-vous intervenus à Gouesnou ?
Nous avons décidé de profiter de l’été pour faire un « Tour du coin » ! Une itinérance qui nous a permis d’animer des ateliers dans quatre communes du Nord Finistère : Landunvez, le Relecq-Kerhuon, Brelès et Gouesnou.
Cette expérimentation, soutenue par la Région Bretagne et par la DRAC, avait une valeur d’enquête de terrain pour nous. Une démarche importante qui nous a permis d’identifier des besoins et des ressources propres au territoire, de mieux comprendre les enjeux de chaque commune et de valider certaines hypothèses qui soutiennent la démarche encore naissante du Studio du coin qui est accompagné par l’incubateur TAg 29 (Trajectoires Agiles).
En quoi consistait ce Tour du coin ?
L’objectif était de nous installer pendant quelques jours dans chaque commune partenaire pour dialoguer avec les habitants ces thématiques de l’aménagement de l’espace public, du réemploi et du design au sens large. Tout cela autour d’un espace de convivialité et d’animation conçu par nos soins. Les habitants étaient par exemple invités à retravailler des cartes postales de la commune en dessinant dessus. Objectif, donner la parole aux usagers et encourager leur créativité.
Votre activité est récente mais vous avez déjà éprouvé votre méthode sur plusieurs projets ?
Oui, nous avons réalisé la scénographie du festival Thermos du Relecq-Kerhuon, imaginé le TupperWeb qui est un « stand malette » au service de la médiation numérique pour la Ville de Brest et réalisé l’aménagement du café solidaire du Secours catholique de Brest avec les bénévoles.
Comme évoqué, notre méthode de travail place l’usager au centre du projet, que ce soit dans la phase d’enquête comme à Gouesnou, au moment de la conception quand nous réfléchissons aux formes, aux couleurs, à l’ergonomie, aux matériaux, mais aussi à l’étape du chantier. Les gens peuvent aider, apprendre à bricoler. C’est une manière de se saisir de leur territoire avec beaucoup de matérialité.
Vous n’avez pas encore analysé toutes les données recueillies à Gouesnou, mais quel est votre ressenti ?
Les Gouesnousiens ont partagé beaucoup de retours positifs sur leur commune. Ils sont impliqués, soucieux de son avenir. Ils ont beaucoup d’idées concernant l’aménagement de l’espace public et pointent des choses qui peuvent vraiment venir nourrir les réflexions et l’action de l’équipe municipale. Cette participation témoigne d’une envie de s’impliquer de manière concrète, ce qui est une très bonne chose, pour la Ville, et pour nous qui espérons à l’avenir pouvoir accompagner de nouveaux projets !