Jusque dans les années 60-70, peu de ménages possédaient une machine à laver le linge. Les femmes lavaient le linge à la main, soit dans un lavoir individuel (recueil de l’eau de pluie grâce aux gouttières), soit, le plus souvent, au lavoir du village. Presque tous les hameaux en possédaient un. Ils étaient construits dans le lit d’un ruisseau avec un bassin de retenue de quelques mètres carré et des bords en pierre sur lesquels les femmes venaient poser leur « boîte à laver », sorte de caisse en bois ouverte sur un côté, permettant de s’y agenouiller afin de se préserver de l’humidité. Munies d’un savon de Marseille et d’un battoir, elles frottaient et battaient le linge énergiquement. C’était une corvée éprouvante. Elle durait plusieurs heures et était réservée uniquement aux femmes.
Cependant nos grand-mères n’avaient pas que de mauvais souvenirs au lavoir. Ces heures passées à faire la lessive les mains dans l’eau froide étaient tout de même propices aux bavardages… et l’ambiance n’y était pas toujours morose. Loin des hommes, les confidences allaient bon train. La vie de la commune était passée au peigne fin, avec une liberté de ton qui les faisait bien rire. C’était un lieu d’échange où le lien social se tissait, un havre réservé aux femmes.
Aujourd’hui à Gouesnou, quelques lavoirs sont encore visibles: à Roscarven, Penhoat ou rue du Bois. Certains ont disparu sous la végétation, d’autres sous le remblai. Il est encore temps de sauver ces lieux de mémoire, témoins d’un temps révolu.
Lavoir de Roscarven
Caisse à laver et battoir
Brouette pour le linge
Les «Amis du Patrimoine» souhaitent recenser tous ces lavoirs avant que la mémoire ne se fane. Aussi, merci d’avance aux bonnes volontés qui voudront bien nous signaler les lavoirs qu’elles connaissent et qui ne sont pas cités dans cet article.
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