Sur Gouesnou, elles – ce sont uniquement des femmes – sont aujourd’hui 37 à prendre soin des tout-petits de moins de 3 ans lorsque les parents travaillent. Regards croisés sur ce métier avec deux assistantes maternelles gouesnousiennes : Gaëlle le Locat et Gwénaëlle Roudaut.

Enfance et Jeunesse

Publié le mardi 31 mai 2022

 

Quel est votre parcours professionnel ?

Gaëlle Le Locat : J’ai toujours eu la fibre sociale, d’ailleurs, j’ai obtenu mon bac axé sur le médico-social avant de travailler pendant 10 ans en tant qu’aide à domicile. C’est un métier humainement très enrichissant mais qui a pour principale contrainte une très grande amplitude horaire, ce qui est difficilement compatible avec une vie de famille.

Gwénaëlle Roudaut : J’ai travaillé comme secrétaire aide-comptable durant 25 ans. D’importants changements ont été opérés dans l’entreprise où j’exerçais, que ce soit sur le plan géographique ou des horaires. Les propositions n’étant pas compatibles avec le cadre familial, j’ai bénéficié d’une rupture conventionnelle, ce qui m’a permis de me reconvertir dans de bonnes conditions.

Comment avez-vous fait le choix de ce métier ?

GLL : J’avais cette idée en tête depuis très longtemps et les choses se sont concrétisées avec notre installation dans une maison avec un jardin. Ensuite, tout est allé très vite. J’ai d’abord participé à une journée d’information, puis j’ai fait ma demande d’agrément auprès du Département du Finistère. Une fois la formation obligatoire de 80 heures achevée, une puéricultrice est ensuite venue au domicile pour vérifier les conditions d’accueil des enfants.

GR : À la naissance de mon troisième enfant, j’aurais pu prendre un congé parental, mais je n’étais pas prête à rester à la maison et à m’occuper exclusivement de mes enfants. Les conditions ont été réunies il y a maintenant 4 ans, lors de ma reconversion. Le temps était venu de travailler dans un cadre que j’avais choisi, ce qui est un luxe !

Quelles sont les qualités indispensables de votre métier ?

GLL : Forcément, il faut apprécier le contact avec les bébés et les enfants en bas âge. Il faut aussi bien avoir en tête que de 0 à 3, les apprentissages sont précieux, que ce soit pour l’épanouissement de l’enfant, son autonomie et sa sociabilisation. Tout cela s’apprend dès le plus jeune âge.

GR : Effectivement, cet accompagnement demande de la patience, de l’écoute, de l’organisation, mais aussi de la créativité. Il est essentiel d’aimer jouer avec eux et de s’adapter à leur rythme, à leur caractère mais aussi de les éveiller à des choses qu’ils ne connaissent pas.

Votre métier est souvent qualifié de solitaire. C’est votre ressenti ?

GLL : Cela pouvait l’être il y a plusieurs décennies, mais aujourd’hui nous nous retrouvons beaucoup entre collègues pour emmener les enfants à l’aire de jeux, pour échanger sur nos pratiques et nos expériences très diverses. Nous avons aussi très régulièrement des temps d’éveil pour les enfants à la médiathèque ou au Relais Parent-Enfant, mais aussi avec

GR : Nous nous retrouvons aussi lors de temps plus formels, comme les formations (58 heures par an) au cours desquelles nous échangeons avec d’autres professionnels, ce qui nous permet de découvrir de nouveaux outils, que ce soit pour les enfants ou la partie administrative.

Les relations avec les parents son telles toujours simples ?

GLL : La confiance et le respect réciproques sont indispensables pour que l’accueil de l’enfant se passe au mieux. J’ai pris l’habitude de rédiger le contrat avec les parents, en toute transparence, et il n’en ressort que du positif.

GR : Les règles doivent être annoncées dès le départ pour que chacun ait conscience de l’engagement et de la responsabilité qu’incombe la garde d’un enfant. C’est l’objet du « projet d’accueil » qui est un document qui présente toutes les caractéristiques de garde, comme la présentation de la famille, la présence ou non d’animaux, l’alimentation, les tarifs et la fixation anticipée des congés, etc.

Un encouragement pour les personnes qui hésitent à franchir le cap ?

GLL : Rejoignez notre équipe ! C’est un métier épanouissant où l’on voit les enfants s’éveiller et grandir. C’est très agréable de guider leur apprentissage. Nous ne remplaçons pas les parents mais nous accompagnons leurs enfants.

GR : Assistante maternelle, c’est travailler en autonomie sans jamais être seule. C’est une chance que nous avons d’être aussi entourées. C’est également un métier où l’on ne reste pas sans travailler. Dès qu’un enfant intègre l’école, d’autres parents sont soulagés de trouver une place pour le leur.

 

 

Le relais-parent, votre allié au quotidien

Annaïck Chauveau-Claquin, responsable du Relais Parent- Enfant (RPE) insiste sur l’urgence à créer de nouvelles vocations : « Un tiers des assistantes maternelles ont cessé leur activité depuis 2014, essentiellement en raison de départs à la retraite. Aujourd’hui, 37 assistantes maternelles accueillent des enfants à Gouesnou et elles seront 15 de moins d’ici 3 à 4 ans, toujours pour la même raison. Il est donc indispensable d’accompagner dès aujourd’hui les futures assistantes maternelles afin de pallier les départs des prochaines années. Par ailleurs, même si les préjugés ont la vie dure et que ce métier est à 99,50 % occupé par des femmes, il faut savoir que les assistants maternels trouvent enfin leur place dans le monde de la petite enfance. Donc homme ou femme, n’hésitez pas à franchir la porte du RPE ! »

 

Annaïck Chauveau-Claquin, éducatrice de jeunes enfants, responsable du RPE
Espace Bodeien 14 rue du Vieux Bourg
Tél. 02 98 37 98 58
rpe.gouesnou@enjeuxdenfance.fr
Le Relais Parent-Enfant (RPE)
Le RPE est un service gratuit de proximité qui accompagne :
Les parents sur les différents modes d’accueil
et l’information et les démarches tout au long
de la vie du contrat.
• Les assistants maternels et garde à domicile
sur la démarche d’agrément, le projet d’accueil
et les temps d’information.
• Les enfants avec des ateliers pédagogiques et à thème
dans un but de découverte et de sociabilisation.

 

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