Le Registre paroissial est un journal dans lequel tous les recteurs, sur demande de l’évêque, relatent les évènements importants, tant religieux que profanes, qui se déroulent dans leur paroisse à partir de 1900, en pleine période de tension entre l’Église et l’État. Il s’agit d’un document précieux qui consigne le quotidien de la vie des communes.

Divers

Publié le jeudi 11 octobre 2018

 

Extraits de l’année 1918

Les ménages sentent le poids de la cherté de la vie, les ennuis des restrictions. 300 grammes de pain par jour sont jugés insuffisants. Le pain n’a de froment que le nom.

On sent le besoin de s’organiser pour empêcher la disette. Un appel bien significatif à plusieurs points de vue, est fait au clergé. Monseigneur, le 12 avril par l’organe de la Semaine Religieuse1, fait à ses prêtres cette communication :
« À la demande du Ministère du ravitaillement, nous adressons à Messieurs les Curés et Recteurs, des brochures explicatives du système adopté pour la mise en pratique des restrictions relatives à certaines denrées ».
Au mois de mars, il n’est bruit que de l’arrivée des Américains à Brest et de leur campement à Gouesnou. Les impressions sont différentes, selon que l’on s’arrête à considérer les intérêts de l’éternité ou les avantages de ce monde.
Au mois d’avril, des officiers américains viennent réquisitionner des locaux. La commune de Gouesnou, en principe, doit héberger 5 000 alliés de l’autre continent.

Le 23 mai apparaissent les premiers soldats des États-Unis. Les maisons du bourg ne désemplissent plus. Les villages sont envahis. Désormais autant d’hôtels que de maisons dans la paroisse. Un beau bénéfice de guerre se réalise.

Au mois de juillet, Messieurs l’Inspecteur général et l’Architecte en chef des Beaux-Arts2 viennent de Paris visiter l’église, en vue des grosses réparations à faire. Ils annoncent qu’un devis de 15 000 francs est arrêté pour la réfection des lambris et la restauration de la moitié de la toiture. Lors de cette visite, ils demandent à Monsieur le Recteur et à Monsieur le Maire, de participer à ces frais pour la somme de 3 000 francs, qu’au mois d’août, ils portent à 5 000 francs. La commune vote un crédit de 2 500 francs. La fabrique3 doit assumer la charge de 2 500 francs.
Une quête faite dans la paroisse, sur le désir des fidèles de participer aux frais de réparation de leur église, procure la somme de 1 500 francs4.

Depuis le mois de juillet, l’armée des alliés marche de succès en succès. Les événements semblent se précipiter. Les Allemands, après leurs alliés, reculent, cèdent, demandent d’abord une suspension d’armes de quelques jours et finalement se jettent aux genoux du Maréchal Foch. L’Armistice est signé le 11 novembre à 11 heures. C’est l’enthousiasme.
Les cloches, mises en branle par des paroissiens et des Américains, sonnent à toute volée.

 

1 – Journal officiel diocésain
2 – Église classée le 04/12/1914
3 – Organe de gestion financière de la paroisse
4 – 1 fr 1915 : 2,77837 € 2013

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