Une délégation composée de membres de l'association Gouesnou-Mali et de Jean-François Leroy, adjoint aux relations internationales de la Ville de Gouesnou, s'est rendue au Mali, dans le cadre de la coopération décentralisée entre la ville de Gouesnou et Bossofala au Mali.

Solidarité

Publié le jeudi 21 mars 2019

Reportage réalisé par la chaîne de télévision Malienne M7Tv

Projet eau & assainissement « Ji Gnouma ani lasanuyali » sur le commune partenaire de Bossofala (Mali) Maître d’oeuvre : GAE-SAHEL (Bamako)

 

1. L’association Gouesnou-Mali et ses partenaires maliens

Création : L’association Gouesnou-Mali est créée en 2003 dans le cadre de la politique de coopération décentralisée décidée par la mairie de Gouesnou avec la commune de Bossofala au Mali (chef-lieu Néguéla).
Objectifs : réaliser, en étroite collaboration avec son partenaire, des actions de dévelop-pement durable ; tisser des liens de solidarité ; améliorer, avec leur concours actif, les conditions de vie des partenaires par des actions socio-économiques, sanitaires, éducatives et culturelles ; leur permettre de prendre leur destin an mains.
Partenaires : en collaboration avec les deux mairies (commissions mixtes de coopération), la Coordination de la Société civile de Bossofala, regroupant des délégués des 17 villages de la commune.
La commune rurale de Bossofala est située à 60 km au nord ouest de Bamako, sur l’axe goudronné Kati-Kita. En zone sahélienne, qui compte deux saisons : sèche pendant 8 mois, humide (hivernage) de juillet à octobre. Très étendue ‒ 40×30 km ‒ elle compte deux ethnies importantes (Bambaras et Peuls) pour un total de18500 habitants regroupés dans 17 villages, souvent très excentrés. Elle n’a pas l’électricité, seul le centre de Néguéla dispose d’un réseau d’eau courante de 12 bornes. Son économie est basée sur l’agriculture (cultures vivrières des Bambaras) et l’élevage (Peuls). Néguéla, le chef-lieu de commune (5000 habitants) concentre les services : sous-préfecture, mairie, collège, écoles fondamentales (2 des 14 écoles), bibliothèque, centre de santé, marché.

2. Réalisations et philosophie de nos actions dans la commune partenaire

Devise : Au lieu d’apprendre aux gens à manger du poisson, apprend-leur à pêcher, dit le proverbe bambara. Depuis sa création en 2003, l’association Gouesnou-Mali Djiguiyaso (« la case de l’espoir », en bambara) a pour devise : « Aider, c’est bien ; éduquer en amont, c’est mieux ».
Réalisations : Aides aux écoles, création d’une bibliothèque, alphabétisation des femmes, autogestion d’une caisse de microcrédit confiée aux femmes, sensibilisation à la protection de l’environnement par la plantation d’arbres, la multiplication de fours économes en bois de cuisine, éducation des agriculteurs au compostage, éducation des élus à la vie démocratique (les communes n’ont été créées au Mali qu’en 1996) par la création d’une commission mixte paritaire de coopération décentralisée regroupant 5 élus et 5 membres de la Coordination – nombre de nos actions, initiées par nos partenaires, réalisées en concertation avec eux et avec leur concours actif, répondent à cette philosophie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Schémas de développement durable intégré : Dans un souci d’équité entre hommes, femmes, enfants, entre villages, entre ethnies de la commune partenaire (agriculture durable pour les Bambaras agriculteurs, parc de vaccination du bétail pour les Peuls), nos réalisations, toujours accompagnées de comités de gestion, s’inscrivent dans des schémas de développement durable intégré qui prennent en compte des facteurs culturels, éducatifs, économiques et financiers.

Exemple des femmes alphabétisées : L’exemple des femmes alphabétisées est particulièrement éclairant : les cours d’alphabétisation (apprendre à lire, écrire, compter) sont centrés sur des problèmes d’hygiène et d’assainissement, de sensibilisation à la propreté de leur environnement ; la création de jardins maraîchers permet à ces femmes non seulement d’améliorer les menus quotidiens (des légumes toute l’année) mais aussi de commercialiser les surplus ; parallèlement, elles empruntent à la caisse de microcrédit et se lancent dans le petit commerce qui améliore la vie quotidienne des familles, particulièrement des enfants qui, mieux nourris, mieux habillés, vont plus facilement à l’école – un cercle vertueux est mis en place. D’autre part, les femmes alphabétisées sont toutes désignées pour servir de relais communautaires, dans leur village, pour la promotion de l’hygiène et de l’assainissement qui est l’un des points forts de notre projet Eau & Assainissement (E&A).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3. Projet Eau & Assainissement des 17 villages de la commune partenaire

Constat et Etat des lieux : Lors de nos visites chez les partenaires et des campagnes d’alphabétisation des femmes où sont abordés les problèmes d’hygiène et d’assainissement, de propreté de l’environnement, nous avons constaté l’insuffisance de l’accès à l’eau et à l’assainissement. L’état des lieux, établi à notre demande par notre partenaire technique Gae-Sahel au printemps 2017, a confirmé et chiffré ces carences.

Propositions d’actions : Les éléments d’analyse dont nous disposions nous ont amené à proposer les actions suivantes
Clôturer 14 des 58 pompes existantes
Creuser 18 puits à grand diamètre
Construire 34 blocs de 3 latrines (en moyenne 2 par village) à proximité des lieux d’activité
Déplacer 51 latrines familiales trop proches de puits du domaine public
Doter les 85 familles les plus pauvres (5 par village, en moyenne) de latrines modernes
Equiper de margelle et de couvercle 125 puits déjà existants.

Maîtrise d’oeuvre : L’association Gouesnou-Mali confie la maîtrise d’oeuvre de ce projet à l’ONG malienne GAE-SAHEL, basée à Bamako, reconnue par le Ministère des Affaires Etrangères de la France et dont la compétence et l’efficacité s’est avérée depuis bientôt 10 ans que nous lui confions les campagnes d’alphabétisation et d’agriculture durable.

Calendrier et points forts : Le projet a démarré en mars 2018, sa durée est estimée à 24 mois. Tout au long de ces deux années, l’accent est mis sur la sensibilisation et la formation des populations sur l’hygiène et l’assainissement afin d’inscrire ce projet dans la durabilité (relais communautaires d’assainissement, comités villageois d’hygiène). Autre point fort : l’investissement des partenaires, la formation de maçons locaux.

Objectifs et actions à mener :
3.1. Les ménages et les communautés sont dotés d’ouvrages d’assainissement et de puits couverts. Les activités que suppose ce premier objectif :
3.1.1. Information et formation sur le projet (atelier de lancement)
3.1.2. Enquête CAP initiale (CAP = Connaissances, Attitudes et Pratiques)
3.1.3. Identification et formation des maçons locaux
3.1.4. Ciblage des bénéficiaires des latrines
3.1.5. Réalisation des latrines familiales
3.1.6. Réalisation des latrines communautaires
3.2. Les ménages et les communautés bénéficiaires des actions de mobilisation sociale (sensibilisation, animation et éducation sanitaire) appliquent les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement. Pour réaliser ce deuxième objectif :
3.2.1. Mise en place et formation des comités d’assainissement
3.2.2. Formation sur l’hygiène et l’assainissement
3.2.3. Identification et formation des relais communautaires d’assainissement
3.2.4. Activités de sensibilisation à la promotion de l’hygiène et de l’assainissement
3.2.5. Déclenchement ATPC (Assainissement Total Piloté par la Communauté)
3.3. Les capacités des acteurs-clés à identifier des solutions techniques et à fournir des services d’assainissement adéquats sont renforcées. Pour ce faire :
3.3.1. Formation des membres de la Coordination de la Société Civile de Bossofala
3.3.2. Appui à l’élaboration du plan d’assainissement de la commune

Suivi du projet :
Différentes procédures assurent le suivi et l’évaluation : Enquêtes CAP initiale et finale, suivi mensuel par les agents du projet, visites de terrain trimestrielles, supervision intégrée du Maître d’oeuvre en collaboration avec Mairie et Coordination, ateliers semestriels de Monitoring Review (tables rondes réunissant toutes les parties, sous la direction de Gouesnou-Mali, pour faire le point du chantier, recueillir difficultés et propositions de solution), évaluation finale par un organisme externe

 

4. Partenaires financiers

La réalisation de ce projet Eau & Assainissement dans les 17 villages de la commune partenaire supposait des fonds qui excédaient largement les capacités financières de l’association. Elle a donc recherché des partenaires financiers susceptibles de l’aider dans le cadre de la loi Oudin. Nous avons rencontré les responsables, expliqué notre projet et déposé un dossier qui a été agréé par les partenaires. Merci à eux de nous avoir donné les moyens d’oeuvrer pour le développement durable.

 

Financement
Agence de l’Eau Loire-Bretagne :153 000 €
Région Bretagne : 40 000 €
Brest Métropole : 26 000 €
Partenaires maliens : 25 477 €
Ville de Gouesnou : 12 000 €
Association Gouesnou-Mali : 12 000 €
Total : 268 477 €

 

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