Emmanuel Lepage se confie

 

Cette carte, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre. La Ville et Emmanuel Lepage n’ont jamais cessé de correspondre depuis cette exposition et conférence de décembre 2017 à Gouesnou.
Il y a deux mois, Stéphane Roudaut l’a appelé pour évoquer le projet de restauration de l’église Saint-Gouesnou et la souscription lancée pour son financement. Emballé et profondément marqué par l’histoire de cet édifice « aux plusieurs vies », Emmanuel Lepage a accepté de peindre la Renaissance de l’église Saint- Gouesnou. Celle-ci va prochainement être déclinée en différents supports dont le produit de la vente servira au financement des travaux.

 

Questions à
Emmanuel Lepage, auteur de bande dessinée

 

 

Emmanuel Lepage, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis auteur de bande dessinée depuis plus d’une trentaine d’années maintenant. J’ai commencé à publier mes premiers dessins dans le quotidien Ouest -France à 16 ans. Après avoir créé la série Névé dans les années 90, en compagnie du scénariste Dieter, je me suis lancé dans des récits plus courts seul ou en compagnie d’autres scénaristes sur les traces des Indiens guaranis du Paraguay, des guérilleros du Nicaragua où de jeunes filles à Paris. Après des années à faire des bandes dessinées de fiction, je m’oriente de plus en plus vers ce qu’on appelle des « BDreportages » sur des voyages que j’ai pu faire de par le monde : de Tchernobyl à Fukushima, des îles australes françaises à l’Antarctique. Ma dernière bande dessinée, Ar-Men, évoque l’histoire d’un phare bien connu des Bretons. Elle a été prépubliée par le Télégramme en 2017. Je réalise par ailleurs des carnets de voyages ou des illustrations comme celles réalisées pour les livres du poète Yvon Le Men. Mes bouquins sont édités dans la plupart des pays européens, aux États-Unis, en Chine, en Corée du sud, au Japon ou en Amérique latine.

 

Comment avez-vous perçu la commande de la Ville de Gouesnou ?
J’ai été à la fois surpris et honoré qu’on me demande de représenter cette église importante dans l’histoire de la Ville de Gouesnou. J’ai pu ainsi connaître son histoire tragique et l’urgence qu’il y a aujourd’hui à la restaurer. Ce fut aussi un plaisir de la dessiner… car elle est très belle !

 

Qu’avez-vous recherché en réalisant cette oeuvre ?
J’ai essayé de représenter ce que fut le traumatisme de sa destruction pendant la Seconde Guerre mondiale et comment elle renaquit de ses cendres. Un combat qui se conjugue aussi au présent. Comme une aube nouvelle qui embrase le clocher.

 

Que représentent pour vous aujourd’hui la bande dessinée et les arts graphiques ?
La bande dessinée est ma vie. C’est un média au carrefour de plein d’autres : le dessin, bien sûr, mais aussi la littérature, le cinéma, le théâtre. C’est, pour moi, un art total (ou presque), un langage, où les champs de découverte et d’exploration me semblent infinis. Je me dis que je n’aurai pas assez d’une vie pour explorer ce que cet univers me propose.

 

Enfin, si vous deviez convaincre un néophyte de découvrir l’univers de la bande dessinée, que lui conseilleriez-vous ?
D’aller voir un libraire, un vrai, de lui parler de soi, de ses envies, de ce qu’on aime. Il y a tant et tant de bandes dessinées différentes que l’on trouvera – j’en suis sûr – son bonheur. C’est un monde vivant, riche, puissant. Un continent intarissable qui s’adresse à tous.
Des récits intimistes, humoristiques, scientifiques, historiques… pour tous les âges.