Certains lieux de notre ville n’ont plus de lien visible avec le patrimoine existant. C’est notamment le cas de la dénomination de la rue de la gare.

Les petites histoires de notre Histoire

Publié le jeudi 1 mars 2018

Le train du 19e siècle

La rue de la gare doit sa dénomination au « p’tit train » qui, autrefois, venant de Brest par Le Rufa sur voie métrique, tracté par une locomotive à vapeur, passait par Gouesnou et s’arrêtait à la gare située au niveau de l’immeuble de Brest Métropole Habitat (8 à 14) rue Saint-Gouesnou : sur la photo, à l’arrière-plan, on distingue bien le mur en pierres qui existe toujours. La voie ferrée était posée sur le chemin devenu rue Saint-Gouesnou.

© Carte postale éd. SIOU

 

 

Le 25 février 1894, la Compagnie des Chemins de Fer Départementaux du Finistère inaugure une ligne Brest-Plabennec-Plouvien-Lannilis. Elle sera prolongée, plus tard, jusqu’à L’Aberwrach. Puis, de Plabennec, on pourra gagner Lesneven et la ligne qui, partant de Landerneau, dessert au fil des années, Plounéour-Trez, puis Brignogan et enfin Saint-Pol- de-Léon en juillet 1907. Le train transporte voyageurs, sacs postaux, marchandises : les légumes de la zone côtière en ont fait « le train patates ».

On voyage  en 1e, 2e, ou 3e classe. Les horaires sont approximatifs selon les aléas du parcours : quand la locomotive s’essouffle, les voyageurs descendent pour la soulager ; il est vrai aussi que les bancs en bois ne sont guère confortables ! La vitesse a du mal à dépasser  25 km/h. Des accidents se produiront.

La fin du rail gouesnousien

Le 31 décembre 1938, c’est le dernier voyage de Lesneven à Gouesnou. Les camions, les cars, les problèmes dus à la voie métrique ont eu raison du « train patates ». Il reprendra du service de 1941 à 1946. Les Allemands l’utiliseront pour les besoins de la ligne Todt. A cette époque, dit-on, des pelletées de charbon tombaient, on ne sait comment, le long des voies. Le précieux combustible était vite ramassé pour ne pas gêner la circulation du train !

En 1947, la commune acquiert, au prix de 150000 francs «l’emplacement de la voie ferrée, de la station et du ballast ». Des baraques vont remplacer la gare ; d’autres  s’alignent sur la voie elle-même, le long de la route de Plabennec. Puis viendront les maisons.

Et le 29 mai 1962, les élus adoptent la dénomination Rue de La gare, à la place de Route de Plabennec pour cette zone en pleine expansion, et y ajoutent la numérotation des habitations. Les lieux-dits disparaissent : la gare, Pratlaouarc’h, Salanguis.

La gare est liée à l’histoire de la commune : le train a sifflé la fin de l’étude buissonnière pour  des gamins à qui il indiquait l’urgence de rentrer à la maison. De cette gare, le soir du samedi 1er août 1914, à 21h, sont partis les premiers hommes mobilisés.  (Registre paroissial). Elle est aussi un lieu emblématique de l’affaire Herriquet, une probable erreur judiciaire sur la personne du facteur-receveur en 1920.

Aujourd’hui encore, des souvenirs resurgissent le long de « la ligne », plus connue désormais sous le nom de « voie verte ».

 

Les Amis du Patrimoine

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