Retranscription de l'interview de rentrée de Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou, sur les dossiers et la dynamique du territoire

Vie locale

Publié le vendredi 21 septembre 2018

Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou

On a le sentiment que la cadence est élevée en mairie. Comment cela s’articule ?

 

Stéphane Roudaut : Tout va pour le mieux. Le rythme est très élevé mais tout s’enchaîne parfaitement. L’équipe est rodée, le cap est clairement établi, les méthodes et réflexes acquis. J’ai presque un peu honte de vous dire qu’il n’y a aucun problème, que nous ne rencontrons aucun blocage.

Je dors bien, les nuits sont réparatrices, chaque matin, je me réveille et me lève serein, l’esprit tranquille. Et chaque matin en me rasant, je me sens fier du travail accompli, heureux de voir les projets en cours avancer, et déterminé parce qu’il nous reste encore tant à faire, tant à accomplir.

Je vois et comprends les difficultés des maires en France. Certains démissionnent, et c’est abominable. Moi, je ne suis pas résigné. Je crois en la « chose publique » et ses principes. Je crois en la capacité qu’a un maire à changer les choses, vraiment. Nous sommes des artisans. On façonne des choses, on améliore, on valorise.

 

On voit Gouesnou évoluer et notamment le centre-ville. Quel est le fil conducteur ?

Je sens d’abord une réelle dynamique, une impulsion forte. Pas un jour ne se passe sans qu’un Gouesnousien, une entreprise, une personne voulant s’installer ne se félicite et ne m’interroge sur tel ou tel projet. C’est une chance que d’aiguiser l’intérêt, de susciter la curiosité.

Ensuite, la Ville est là, elle encourage, elle initie, participe et favorise l’émergence des projets. Dans le bourg, à l’heure actuelle, onze projets sont actés pour près de 20 millions d’euros de travaux.

Systématiquement, nous accompagnons chaque projet. Nous sommes dans un pays libre, et c’est le porteur de projet qui est d’abord responsable, mais nous lui apportons une plus-value architecturale, environnementale, paysagère. Nous le poussons à faire mieux !

A chaque fois, je m’engage personnellement avec mes adjoints et nos partenaires – Brest métropole, l’Architecte des Bâtiments de France – pour « plus », pour « mieux ».

Vous savez, certains bâtiments sont toujours en travaux et donc le volet paysager n’est pas encore évident, quoiqu’il commence à émerger rue du Vieux Bourg, autour du foyer Jean Monnet et de la crèche.

Il y a une réelle cohérence fondée sur la qualité de vie. J’en suis le garant et en fais une exigence pour et auprès des partenaires, des promoteurs.

 

Justement, vous parlez de cohérence d’ensemble. Qu’entendez-vous ?

 

Qualité de vie ! Cadre de vie ! Je veux convaincre que faire du « beau », du « vert », respecter cette ligne directrice, cela ne coûte pas vraiment plus cher, mais c’est tellement mieux, plus valorisant. La cohérence d’ensemble, c’est le patrimoine et la valorisation de l’église, c’est s’insérer, insérer tout projet dans l’existant et l’améliorer, c’est la colorisation des façades, l’accessibilité, la refonte des vitrines des commerces, planter des arbres, travailler à une empreinte paysagère.

 

C’est indiscutable, le centre-ville et la place changent, s’embellissent, et les résultats commencent à se voir.

 

Je dirais que nous voyons une première déclinaison d’un projet d’ensemble, structurant. Rue de la Gare aussi cela change avec les ouvertures récentes de commerces. L’îlot mairie viendra d’ici quelques années prolonger cette valorisation.

Rue Saint-Gouesnou, avec le U Express, là aussi nous accompagnons les projets. Un autre dossier très structurant sera présenté par un porteur privé d’ici la fin de l’année, je l’espère.

On a le sentiment que vous misez beaucoup sur le centre-ville ?

 

C’est le cœur de toute commune. Un maire qui ne porte pas des ambitions et une politique de centre-ville mène sa ville vers une impasse. Alors oui, je mène avec l’équipe municipale une politique et une approche spécifique et ambitieuse pour le centre-bourg et sa requalification.

Tous les enjeux sont en centre-ville ! C’est une vitrine, c’est le cœur, la vie. Tout y mène, tout y converge. Alors au-delà de la qualité de vie et de l’embellissement que j’ai évoqués, nous nous intéressons à la sécurité, à la sécurisation, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, la circulation, le stationnement, les transports publics. D’ailleurs, nous avons obtenu avec Claudine Bruban cette navette Bibus qui fait la liaison bourg-tramway toutes les 12 minutes aux heures de pointe.

 

En une phrase, je veux de la qualité de vie pour tous, pour tous les âges, les services publics, les commerces qui n’ont jamais été aussi nombreux à Gouesnou depuis 30 ans, les transports, et par-dessus tout, je veux conserver l’esprit village. Oui ! L’esprit village !

 

Et pour les quartiers ?

 

Pour les quartiers c’est la même chose, à ceci près que nous sommes dans une démarche de proximité et d’efficacité.

Par exemple, on nous signale une difficulté, on y va et de retour on informe la collectivité compétente – Métropole, Département – ou le délégataire – Eau du Ponant, Kéolis Bibus, Enedis, etc. – et on suit les choses, avec Denis Penarguéar, on suit les choses. Il y passe un temps considérable, Denis ne lâche rien ! C’est pour cela que je l’ai choisi d’ailleurs.

Du signalement jusqu’aux travaux et la résolution des problèmes, la Ville est là. Quand le dossier est complexe et prend du temps, alors on explique à l’administré pourquoi il est complexe et pourquoi il prend du temps.

Il faut être sincère et dire les choses. Pas de fausses promesses, et surtout ne pas prendre les administrés pour des imbéciles. Chacun peut comprendre.

 

Quelles sont vos priorités désormais ? Qu’est-ce qui reste en chantier ?

 

C’est une question assez vaste. Je reviens à la qualité de vie. Ce n’est pas un concept, un mot creux. C’est la qualité de vie pour tous.

Je voudrais que chacun comprenne que cela se décline et s’articule aussi et surtout autour de quatre priorités, quatre fils conducteurs : l’accessibilité, l’égalité femmes-hommes, le développement durable et la sécurité.

Accessibilité : 1 million d’euros sont investis par la collectivité pour rendre son patrimoine totalement accessible en moins de cinq ans. C’est une exigence. Il faut aller vite et fort. A cette heure, les trois quarts sont déjà engagés. Plus loin, je pense que nous sommes la seule commune de Bretagne à aider les commerces à non seulement refondre leurs vitrines, mais aussi à verser une aide de 50 % des travaux pour rendre le commerce accessible depuis l’espace public.

Est-ce qu’il faut en être fier ? Oui, peut-être, mais il ne faut pas s’en arrêter là. Avec Nathalie Lalçon, nous allons continuer et programmer une seconde phase en faveur notamment du handicap sensoriel. D’ailleurs, notre site internet a été primé pour cela. Il en faut plus, il en faut mieux, alors on continue après 2019.

 

Vous parliez d’égalité femmes-hommes ?

 

Oui, avant ces abominables affaires, j’avais déjà lancé une approche interne qui s’est poursuivie par l’arrivée et le travail d’une chargée de mission en début d’année. J’ai voulu lancer un comité de pilotage pluriel, élus-services, et regroupant toutes les sensibilités du Conseil. J’ai fait le choix de n’y siéger qu’aux moments-clefs pour ne pas orienter les travaux. Aujourd’hui, je veux que ce groupe se saisisse du diagnostic, aille plus loin et me fasse des propositions concrètes. D’ailleurs, je n’ai pas attendu, et j’ai pris avec Maxime Herlédan la décision de revaloriser certains agents, certaines femmes, dont le niveau de rémunération ne me semblait pas conforme à leur mérite et leurs fonctions.

J’entends aussi sortir du champ strictement municipal et irriguer, débattre, sensibiliser notamment les jeunes hommes et les jeunes femmes, partout dans la « société gouesnousienne » entre guillemets. Nous avons d’ailleurs lancé une rencontre autour des clichés sur le sport, filles-garçons, etc.

 

C’est un enjeu majeur pour notre société, pour l’équilibre de notre société et les jeunes générations… et les autres générations aussi, d’ailleurs.

 

Passons au développement durable.

 

Dans mon esprit, il y a au moins trois choses.

Premièrement, nous avons entamé une évolution il y a quasi 5 ans sur les pratiques internes, la commande publique. Je crois, et si je voulais être schématique,  je dirais que nous devons passer de l’évolution à la révolution verte.

Deuxièmement, chacun a conscience des enjeux d’ensemble, internationaux, mais je nous trouve généralement pauvres en France sur les déclinaisons locales. Et donc pour moi – c’est mon avis – toute collectivité doit aller au-devant des citoyens, et des jeunes notamment. Il doit y avoir une immersion locale sur les sujets environnementaux à l’échelon communal, à l’échelle de la ville. Que peut-on faire ici à Gouesnou, tous ?

Troisièmement, nous devons aller au-devant et mieux expliquer. Qui sait que nous avons du bio chaque jour dans nos cantines ? Que quasi-tous les produits viennent de circuits courts ? Que 100 % de l’électricité utilisée par les bâtiments municipaux provient d’énergies renouvelables ? Que nos marchés publics se construisent autour de ces valeurs comme celles de l’inclusion et de l’insertion sociale ?

 

Nous devons faire plus, nous devons faire mieux. Etre parfaitement exemplaires. Et nous allons le devenir.

 

Je vais d’ici quelques semaines faire des annonces très fortes sur le fonctionnement de la collectivité comme en matière d’aménagement. Encore un peu de patience donc !

 

Revenons à la sécurité désormais, quelles nouveautés ?

 

J’ai eu le droit à tout en la matière… et aujourd’hui, je bois du petit lait. Entre ceux qui condamnaient, voire devenaient insultants à la limite, comme ceux que cela dérangeait de dire du bien, des jaloux…

Les chiffres sont tellement probants  (NDR : diminution de 58 % en un an des atteintes volontaires à l’intégrité physique, diminution de 20 % des atteintes aux biens) qu’il n’y a plus un seul débat tant sur la police municipale que sur la vidéoprotection, j’ai bien dit vidéoprotection – c’est-à-dire sans visionnage en temps réel.

Aujourd’hui, du moins cette année, 49 communes du Finistère ont fait de même et vont installer de la vidéoprotection, pour la moitié d’entre elles, après avoir visité nos installations.

Cela vaut toutes les démonstrations ! D’ici la fin de l’année, je ferai une annonce importante concernant la zone d’activités de Kergaradec.

 

C’était la rentrée il y a quelques semaines : rentrée des classes, rentrée sportive, rentrée culturelle. Que faut-il retenir ?

 

Les effectifs scolaires sont en hausse de près de 5 %, c’est l’illustration vivante de notre politique d’urbanisme que j’évoquais à l’instant.

 

La petite enfance, l’enfance, la jeunesse, les familles sont une priorité de mandat et représentent avec les écoles, le centre de loisirs et la future école de Château d’Eau la première politique d’investissement. Avec Monique Guiavarc’h, tout est calibré, pesé, pensé, confirmé par des études précises tant en matière de capacité : je pense à la nouvelle crèche, le centre de loisirs comme la future école.

 

Justement, qu’en est-il du projet de nouvelle école ?

 

Je présenterai d’ici la fin de l’année en Conseil municipal la conclusion des études en cours. Un débat va s’ouvrir avec les élus et les différents partenaires. Avant la fin du mandat, tout sera acté, et je l’espère, avant 2020, les travaux lancés pour l’école et l’îlot mairie.

Nous avons un problème avec l’acquisition d’une parcelle. A marche rapide, toutes les autres parcelles ont pu être acquises à l’amiable. Il en reste une à acquérir. Je suis déterminé et la collectivité ira jusqu’à l’expropriation s’il le faut, car aucun argument n’est recevable. Il faut que chacun comprenne que l’avis de France Domaine prévaut et surtout que Gouesnou n’est ni Paris, ni Nantes, ou que sais-je, en matière de prix au mètre carré.

 

La saison culturelle a débuté en grandes pompes vendredi dernier…

 

Effectivement, et cette saison s’annonce grandiose, avec des partenariats forts, le Quartz, No Border, La Becquée, Grande Marée !

Nous voulons avec Jean-François Leroy et l’équipe rendre la culture accessible et surtout encourager la création, faire toute la place aux jeunes artistes, aux compagnies, car on connaît leurs difficultés. Et là aussi, une Ville doit tenir son rôle. La culture, c’est un pilier, ce n’est pas, en temps de crise, ce qui doit disparaître en premier, mais à l’opposé, ce sur quoi on doit s’appuyer. Dès 2019, nous renouvellerons et affinerons plus encore notre projet culturel avec l’arrivée très récente de Morgane Bézard en tant que chargée de développement culturel. Dans les tous prochains mois, nous devrions lancer un appel à projets en direction des artistes et des compagnies pour faire de Gouesnou un véritable lieu de création, puis de diffusion.

Je sais pouvoir compter sur nos douze entreprises mécènes pour y arriver.

En matière culturelle et sportive, notons la vivacité et la richesse des projets associatifs. Et dans ce prolongement, nous faisons renaître l’Ecole des Sports avec André Salaün. C’est une découverte pour les enfants de différentes disciplines sportives.

 

On observe une réelle dynamique sur les projets de création et de refonte des bâtiments municipaux. Dans quelle direction allez-vous ?

 

Espace Jean Gourmelon, terrain synthétique, skate-park, piste d’athlétisme, accessibilité des bâtiments, etc… la liste des dossiers menés à bon port est probante.

Avec 4 millions d’euros d’investissements cette année, nous marquons en quelque sorte l’histoire. La salle de Kerloïs est en travaux, pour sa deuxième phase, avec 2,5 M€. La livraison des travaux est prévue en fin d’année, puis à l’été 2019, nous attaquerons les espaces extérieurs et les sols sportifs. Entretemps, une étude sera rendue au mois de novembre sur la création d’un barreau d’accès routier à Kerloïs depuis la route départementale.

Les études pour la création d’un nouveau bâtiment polyvalent au Crann sont terminées après des dizaines de réunions internes. Le parti-pris architectural est résolument ambitieux, et nous allons débloquer dès l’année prochaine 1,2 M€ pour ce bâtiment exceptionnel qui viendra rendre service aux clubs et aux scolaires, autant que soulager le centre Henri-Queffélec pour certaines réunions.

S’agissant de l’entrée du site comme de l’avenir du Crann, plusieurs études sont en cours et d’importants travaux seront lancés en 2019-2020 pour l’amélioration de l’accès au site. Dans ce prolongement, nous prévoyons des agrandissements des locaux de stockage à proximité du complexe et du boulodrome pour les clubs et spécifiquement le handball, le basket et le cyclisme, qui ne sont pas spécialement bien lotis. Les réunions et les études vont être lancées d’ici la fin de l’année.

Plus généralement, nous allons nous faire assister tant sur la forme que sur le fond pour un travail au long cours. Là-aussi, avant la fin de l’année, j’espère pouvoir lancer le projet puis une consultation des habitants.

S’agissant de l’église, nous savons que près d’un million d’euros de travaux sont nécessaires. Nous avons des accords de subventionnement pour les trois quarts du montant. Dans l’instant, nous attendons un retour de la DRAC, puis nous lancerons le recrutement de la maîtrise d’œuvre, d’un architecte du patrimoine. Le début des travaux est toujours prévu à la fin de l’été 2019.

Sur la Maison des Solidarités Simone Veil, nous prévoyons un jeu de chaises musicales en transformant la crèche actuelle pour accueillir toutes les structures à vocation sociale et de solidarités. Le projet se finalise et sera présenté d’ici peu avec Yvonne Lefebvre. Nous prévoyons de débloquer entre 300 000 et 400 000 euros.

Je n’oublie pas le rendu des études sur les capacités photovoltaïques des bâtiments communaux, dans le prolongement de notre programme de réhabilitation de notre patrimoine existant.

Depuis 2014, la somme de nos investissements publics dépasse les 10 millions d’euros, au bénéfice du territoire et de l’emploi local.

 

Sur le plan économique, on observe que les entreprises se développent à Kergaradec. Qu’en est-il à Mescadiou ?

 

C’est vrai que les travaux sont livrés à Mescadiou depuis plusieurs mois. Il a simplement fallu attendre l’ouverture réglementaire à l’urbanisation. Aujourd’hui, sur les 24 lots de la phase I, 7 sont sous compromis de vente et 12 autres sont réservés. Les premiers travaux d’entreprises devraient débuter au printemps. Et, à cette heure, lorsque je fais les totaux, avec ces 19 projets, nous dépassons déjà les 200 emplois potentiels. A terme, 25 à 30 millions d’euros de travaux et d’investissements privés sont attendus sur la zone de Mescadiou.

S’agissant de Kergaradec, si je fais les comptes aujourd’hui, le volume d’investissements privés dépasse les 80 millions d’euros en quelques années. D’autres dossiers sont à l’étude et j’aspire à débloquer très prochainement le front du tramway, et poursuivre la dynamisation du secteur.

 

Concernant les projets d’habitat ?

 

En matière d’habitat, d’autres projets se profilent. La phase I de Penhoat – qui ne nous a pas donné entière satisfaction – est presque terminée. Quant à la phase II, qui prévoit 150 logements, les travaux devraient commencer à compter de juin 2019. Au sud de la commune, un autre projet de logements est porté par un lotisseur. Etant donné que le permis d’aménager est encore à l’étude, vous me permettrez de rester discret sur ce sujet !

Le lotissement communal Poull Ar Sourded sera réalisé en lieu et place du terrain stabilisé. Et cette opération est bénéfique à tous points de vue.

Premièrement, nous avons libéré ces espaces en déplaçant l’activité d’entraînement des clubs vers le terrain synthétique. Le terrain stabilisé n’avait dès lors peu ou plus d’usage, mais il possède une telle valeur foncière qu’il eût été « criminel » – si vous me le permettez – de ne pas le faire bénéficier au budget communal.

La première phase est lancée, avec la commercialisation fin septembre de 14 lots libres. Quant à la phase II, qui prendra lieu sur le parking du stade, elle se fera dans quelques années, mais pas avant que nous n’ayons aménagé d’autres espaces de stationnements nécessaires dans le parc.

Pour revenir à la phase I, elle vise à optimiser les ressources communales. A terme, nous espérons dégager un excédent de 700 000 euros, une somme qui sera immédiatement réinvestie dans la construction et la réhabilitation du patrimoine municipal, sportif ou scolaire. Avec Maxime Herlédan, nous estimons que ces 700 000 € viennent au moins en partie contrebalancer la baisse des dotations que nous avons subie. Une baisse d’une grande violence. C’est également, par prolongement, une alternative bienvenue aux autres leviers « classiques » de financement, à savoir l’emprunt ou la fiscalité. Ce que nous ne souhaitions pas.

 

En matière démographique, avez-vous des objectifs quantifiables ?

 

La réponse est non.

Nous recherchons d’abord à développer harmonieusement Gouesnou. Qualité de vie, cadre de vie ! Je ne sais pas comment font d’autres communes, ce qu’elles recherchent à vouloir trop construire, et accueillir coûte que coûte une nouvelle population. Si nous procédions ainsi, je crois que nous risquerions de perdre notre âme, à diluer notre identité communale.

Ce que je peux vous dire, c’est qu’en 2011, les chiffres de l’INSEE indiquaient une population de 6 526 habitants à Gouesnou. Quatre ans plus tard, le nombre d’habitants plongeait à 6 000. Cette baisse de la population représente un manque à gagner de 350 000 € en recettes fiscales, sans compter l’impact sur les dotations perçues, à savoir 40 000 € de pertes supplémentaires par an.

Et donc, pour revenir à votre question, si je devais fournir un objectif, ce serait de récupérer cette population perdue sur ces années, afin de gommer ces pertes de recettes et surtout réduire la contribution de chaque Gouesnousien au budget communal.

 

On vous sent déterminé et optimiste. Vous n’avez pas un regret ?

 

Je vous l’ai dit. Tout est initié, tout est au cordeau en mairie. Mais puisque vous me posez la question, après réflexion, j’ai un regret et un grand défi.

Mon regret est de ne pas avoir pu convaincre les autres communes et mes homologues de participer à la prise en charge des frais périscolaires des enfants de communes extérieures. Chez certaines familles, les sommes sont vraiment importantes ! J’ai une pensée toute particulière pour les enfants de Penhoat-Plabennec pour lesquelles j’ai de l’estime, et parmi lesquelles j’ai des amis…

Nous avons pris cette décision d’instituer une tarification extérieure, à l’unanimité du Conseil municipal, car – je le rappelle – toutes les autres communes autour de nous appliquaient déjà ce type de tarifs différenciés, et nous étions donc la dernière commune.

Or, les 117 enfants « hors Gouesnou » scolarisés l’année dernière représentaient un montant de 175 000 € à la charge du budget communal, et donc du contribuable gouesnousien. Il était anormal de demander à nos administrés de supporter la scolarisation des enfants des autres communes, comme il était injuste de ne pas pouvoir faire évoluer comme nous le souhaitions nos propres dispositifs d’accompagnements enfance-jeunesse.

Alors oui, j’ai vraiment ce regret de ne pas avoir convaincu, même si je ne baisse pas les bras. Mon sentiment est que nous devons changer d’échelle, nous intéresser au territoire, au bassin de vie, comprendre et accompagner les familles dans leurs besoins, et surtout, l’évolution des familles elles-mêmes, leur composition.

Les choses ont changé, le monde a changé, le Mur de Berlin et le Rideau de Fer sont tombés ! Je garde vraiment une amertume sur ce dossier, même si c’est le seul.

 

Et pour le « grand défi » ?

 

S’agissant de mon grand défi, il fait écho à ma colère.

Je suis en colère, car je trouve que le Département se désintéresse totalement des problématiques de sécurité routière sur les routes départementales traversant Gouesnou.

La RD67, qui relie Saint-Renan à Gouesnou, est encombrée, surchargée, embouteillée, matin et soir, en semaine comme le weekend. Quant à la portion est vers l’échangeur de Kervao, elle sature constamment.

La RD52 vers Plouvien est un véritable pousse-au-crime. La RD13, et notamment le rond-point du Dorguen, est d’une dangerosité sans nom. Un dramatique accident s’y est produit cet été, un Gouesnousien y a perdu la vie.

Le rond-point Charles de Gaulle n’est plus calibré, il n’est plus adapté à l’évolution du trafic routier.

Mais la palme de la dangerosité revient à la RD788, et sa portion au niveau de Kerloïs. Cela me révolte de le dire, mais un jour, il y aura un ou plusieurs morts sur cet axe. Les aménagements sont défaillants, insuffisants, la sécurité des piétons, des enfants fréquentant les arrêts de bus n’est pas assurée.

Vraiment, je suis en colère. J’ai demandé à maintes reprises au Département de prendre ses responsabilités, en vain pour l’instant.

 

Que dois-je faire ? Organiser une manifestation ? un « sit-in » ? une ZAD au rond-point De Gaulle ?

 

J’aimerais vraiment que le Département ne soit plus aux abonnés absents sur ces questions.

 

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