Économies, fiscalité, baisse des dotations, investissements, qualité de vie : Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou, et Maxime Herlédan, adjoint aux finances, n’éludent aucun sujet et livrent leurs regards croisés sur les grands traits du budget communal.

Économie

Publié le jeudi 28 mars 2019

 

Monsieur le Maire, comment qualifieriez-vous en quelques mots ce budget 2019 ?

Stéphane Roudaut : C’est un budget équilibré, juste, économe et qui pré-pare l’avenir. Et si je ne devais retenir qu’un seul terme, je dirais : solide, solide sur ses bases. Pour Gouesnou, cette année, 10,5 M€ vont être mis à profit pour notre qualité de vie. Ce chiffre est historique, c’est le plus important budget de l’histoire de Gouesnou. Notre commune progressivement évolue, change de statut et c’est cela qui me rend serein avec toute l’équipe.

Maxime Herlédan : Si je devais compléter les propos du maire, je qualifierais également ce budget de responsable, de sérieux, car réfléchi. Notre approche s’est améliorée au fil des années au profit d’un travail et d’arbitrages collégiaux où les services et les adjoints avancent vers un même objectif. D’ailleurs, pour l’exercice 2019, le calendrier a débuté en juin dernier avec, sur octobre, novembre et décembre, plusieurs sessions d’arbitrages rigoureux.

Ce budget s’est construit pour autant dans un contexte tendu pour les collectivités, non ?

S.R. : Toutes les collectivités ne sont pas logées à la même enseigne, mais force est de reconnaître qu’à Gouesnou nous devons nous montrer plus précautionneux et inventifs que les autres, car le désengagement de l’État nous pénalise bien plus qu’ailleurs. La situation est complexe mais maîtrisée et je vous mentirais si je vous affirmais que nous n’avions rencontré aucune difficulté depuis le début du mandat ! Mais ces difficultés, nous avons appris à les surmonter et je suis particulièrement confiant lorsque je regarde autour de moi ce qui est en train de se passer en ce moment même à Gouesnou.

M.H. : Dans ce contexte d’adversité, je tiens à saluer tout particulièrement le sens des responsabilités qu’ont nos fonctionnaires territoriaux à Gouesnou. Chacun œuvre à offrir un service public plus qualitatif avec une économie de moyens. Ceci dit, nous arrivons au bout de l’exercice. Nous ne pouvons plus demander plus de maîtrise et d’économies. Nous ne pouvons plus continuer à perdre 100 000 € de recettes de l’État par an. Cette année, c’est encore une baisse des dotations et une diminution des aides de la Caisse d’Allocations Familiales pour le périscolaire et les dispositifs jeunesse.

Concrètement, comment la commune fait-elle face à cette diminution des concours de l’État ?

M.H. : Déjà, en développant collégialement une approche analytique systématique. Chaque dépense en fonctionnement est analysée, pesée, justifiée. Cette année encore, la maîtrise est de mise et, en approche générale, le budget 2019 est quasi identique à celui de 2018. Dans le détail, nous avons demandé aux services de nous présenter, à chaque fois qu’une hausse était nécessaire sur une ligne, une compensation par une baisse équivalente sur une ou plusieurs autres lignes. Ainsi, sur un budget total de fonctionnement de 5,6 M€, les changements des deux grands chapitres sont évalués respectivement pour les charges générales et le personnel à seulement 6 300 € et 26 000 €, soit 0,12 % et 0,52 %.

S.R. : À côté de cela, nous imaginons de nouveaux dispositifs pour encaisser de nouvelles recettes telles que le mécénat culturel, la publicité, les financements participatifs. Tout ceci devrait représenter près de 90 000 € en 2019. C’est une somme très importante qui correspond à près de 3 % de fiscalité. Par ailleurs, le lotissement communal devrait, par la vente des terrains, rapporter autour de 700 000 € à la collectivité. Là aussi, c’est à rapporter à la recherche de nouvelles recettes. Recherche de recettes nouvelles donc, mécénat, mais également mutualisation, groupement de commande, c’est cette équation qui permet de minorer la progression des taux et surtout de continuer à avancer.

M.H. : Dans notre logiciel, la question de la fiscalité intervient en bout de chaîne, une fois passé en revue toutes les niches d’économies et les sources alternatives de recettes. Pour vous donner un seul exemple, en 5 ans, les mesures nationales et la perte de population ont représenté un manque à gagner de près de 3,20 M€. Si nous avions voulu le compenser par le seul levier de l’impôt, il aurait fallu relever les taux communaux de 50 % ! Ce que nous n’avons pas fait bien entendu.

Ces contraintes mises de côtés, vous évoquez un budget ambitieux. À quel titre ?

S.R. : Parce que ce budget porte une ambition, celle de la qualité de vie à Gouesnou. Nous n’investissons pas dans des projets inutiles. Tout est fait et décidé en proximité avec les acteurs de la vie locale, avec les associations. En investissement, 3,5 M€ seront consacrés à l’amélioration de notre cadre de vie : le parachève-ment de la mise en accessibilité des bâtiments municipaux, la Maison des solidarités Simone-Veil, la restauration de l’église, le lancement des études pour la nouvelle école du Château-d’Eau, Kerloïs, l’équipement polyvalent du Crann, etc. Et, parallèlement à notre action, et en lien étroit avec la municipalité, 23M€ d’investissements sont portés par des projets privés au centre-bourg, au bénéfice de la qualité de vie ici à Gouesnou, mais aussi en faveur de l’activité des entreprises locales, qui irriguent et font vivre des familles et tout notre territoire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 M € de projets privés au centre-bourg

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